Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mercredi un patron pour ses agissements à connotation sexuelle. Un cas rare.
Rarement une affaire de harcèlement sexuel sur le lieu de travail passe en correctionnelle. Cela a pourtant été le cas d'Ambre (1) ce 4 juillet 2018, pendant deux heures, à la 10e chambre du tribunal de grande instance de Paris.
Pendant plus de trois ans, la jeune femme salariée de l'entreprise Handiffusion (2), entreprise sociale et solidaire dont l'activité est la prestation de services (mise sous plis, routage, traitement numérique...) a été victime d'agissements à connotation sexuelle de la part d'Hervé, son employeur.
Des comportements exhibitionnistes
L'une des magistrates prend la parole pour relater les éléments du dossier. Ambre avait 22 ans lorsqu'elle a été engagée en 2011. Reconnue comme travailleuse handicapée, elle pense avoir trouvé un premier emploi de rêve pour s'émanciper. Sans le savoir, elle vient de signer pour l'enfer. "Tout au long de la procédure vous avez reconnu les faits", lance la magistrate à son harceleur, Hervé, venu en costume sombre accompagné de son avocat.
Les événements vont crescendo. En juillet 2013, première agression sexuelle : il met la main sous le tee-shirt de la jeune femme, sur sa poitrine et lui demande de lui toucher le sexe. Elle est terrifiée, elle se tait. Les comportements outranciers du patron se poursuivent. Un jour, au cours de ce même été, il se met entièrement nu dans le sous-sol alors qu'ils doivent tous les deux ranger des cartons. "Je transpirais énormément", justifie-t-il. Et de récidiver les étés suivants. Autre comportement exhibitionniste : il se masturbe plusieurs fois par jour devant une glace aux toilettes qui font face au bureau de la salariée. Il lui demande aussi de mettre des collants plus fins, de s'abstenir de mettre un soutien-gorge, lui soulève sa robe.
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