
En Indonésie, le président du Parlement a été arrêté par l’agence nationale anticorruption. Cet homme politique influent est impliqué dans l’une des plus grosses affaires de détournement de fonds publics de l’histoire indonésienne. L’équivalent de 145 millions d’euros s’est volatilisé des caisses de l’État.
Jusqu’à la fin des années 2000, les Indonésiens avaient pour document officiel une photo accolée à un simple bout de papier qu’il fallait plastifier soi-même. La classe politique a alors décidé de doter progressivement les habitants d’une carte électronique plus moderne, plus difficile à falsifier, etc.
Pour cette opération de renouvellement, un budget colossal - et visiblement disproportionné - a été mis en place. Cette somme d’argent a suscité la convoitise d’hommes politiques, dont Setya Novanto, le président du Parlement indonésien. Il est ainsi soupçonné d’avoir été à la manœuvre dans la redistribution illicite de dizaines de millions d’euros issus de ce budget.
Un homme prêt à tout pour échapper à la justice
En Indonésie, cette histoire fascine. D’abord, parce que l’accusé n’est pas n’importe qui. Il est le président du Parlement, mais aussi le chef du Golkar, la seconde force politique du pays. De plus, cela fait 20 ans que Setya - la presse locale l’appelle souvent par son seul prénom - fait partie du monde politique. Cet homme, connu comme le loup blanc, a réussi l’exploit, avant son arrestation cette semaine, de se soustraire pas moins de 12 fois aux convocations de l’agence anticorruption.
Il a tout tenté : Setya est malade, Setya a une réunion, Setya visite un chantier, Setya célèbre son anniversaire dans un orphelinat, Setya s’invente une immunité parlementaire, Setya se cache derrière le président, etc. Jusqu’au dernier épisode de cette série à suspense où, acculé par l’agence anticorruption, Setya disparait quelques heures avant de tenter le tout pour le tout : Setya frôle la mort dans un terrible accident de voiture.
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