Deux nouveaux rapports détaillent l'étendue de la campagne de désinformation menée par la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016 aux Etats-Unis. Ils ont été commandés par le Sénat. L’un de ces rapports étudie les données publiées par un centre de recherche internet basé à Saint-Pétersbourg et qui a inondé la toile américaine avec de faux comptes sur les réseaux sociaux pendant la campagne. D’après les données recueillies, les Afro-Américains étaient particulièrement ciblés par les trolls russes.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
La communauté afro-Américaine vote habituellement démocrate et les Russes n’ont pas ménagé leurs efforts pour tenter de l'influencer pendant la campagne électorale de 2016.
Sur les 81 comptes Facebook créés en Russie par le centre de recherche sur internet, 30 visaient spécifiquement la communauté noire, ils ont accumulé 1,2 million d’abonnements.
Le compte Instagram le plus populaire créé par les Russes à destination des Noirs américains, Blacktagram, comptait à lui seul plus de 300 000 fidèles. Des chaînes ont aussi été créées sur YouTube, avec des références directes à la cause noire.
Les contenus de toutes ces plateformes mettaient systématiquement en avant les injustices vécues par la communauté noire et cherchaient à attiser les divisions raciales.
Moscou avait un objectif : empêcher Hillary Clinton de récolter le vote afro-américain en faisant la promotion du sénateur Bernie Sanders et de la candidate écologiste Jill Stein, ou en poussant les Noirs à s’abstenir de se rendre aux urnes.
Pour la première fois en 2016 le taux de participation des Afro-Américains aux élections a enregistré un recul de 20%, mais il est impossible d'attribuer cette baisse à l’activité des Russes sur les réseaux sociaux.
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