Dans un rapport, l’ONG Reporters sans frontières décrit le difficile quotidien de journalistes à travers le monde, menacés par des groupes mafieux dont ils ont osé dénoncer les activités. En deux ans, plus de trente journalistes ont été tués par la mafia. Du Brésil au Japon en passant par l’Italie, les mafias n’ont pas de frontières, le journalisme d’investigation non plus.
Marilu Mastrogiovanni est la fondatrice d’un site d’investigation italien. Elle a commencé à recevoir des menaces en enquêtant sur l’infiltration de la mafia dans la construction d’une station touristique dans les Pouilles.
« Les premières menaces que j’ai reçues étaient des coups de fil anonymes en dialecte local. On me disait de rester tranquille, de ne plus écrire. Ensuite, j’ai commencé à recevoir des montagnes de déchets devant la porte de la rédaction. On nous a volé tous les ordinateurs de la rédaction. Pour le faire, ils ont détruit un mur. Et enfin ils ont mis le feu à ma maison dans la campagne et ont tué mon chien à coups de bâton. J’ai alors décidé de déménager avec ma famille. »
Malgré la peur, Marilu Mastrogiovanni et ses collègues continuent leur travail d’investigation. Pour Christophe Deloire, directeur de Reporters sans frontières, il est indispensable de les défendre. « Aujourd’hui, le rôle des journalistes est fondamental pour enquêter sur les mafias. Si les journalistes succombent à l’autocensure, alors ce sera beaucoup plus difficile, y compris pour les autorités de police et de justice de combattre la mafia », prévient-il.
Parmi les pays cités dans le rapport d’RSF, figure le Mexique. Sur les 30 journalistes tués par des groupes mafieux en deux ans, la moitié venait de ce pays d’Amérique centrale.
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