Le Sénat de l’État américain a voté, ce mardi 14 mai au soir, un texte déjà adopté par la Chambre et qui proscrit désormais toute interruption de grossesse à moins que la santé de la mère soit en danger. Il ne reste plus que la signature du gouverneur. Un vote qui s’inscrit dans le cadre d’une régression générale du droit de l’avortement aux États-Unis.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
« Ce jour est un jour noir pour les femmes en Alabama et dans ce pays », a déclaré le directeur du planning familial de l’État après l’adoption du texte.
Celui-ci interdit l’avortement dès la conception de l’enfant, et les médecins qui pratiqueraient une intervention volontaire de grossesse risquent une peine pouvant aller jusqu’à 99 ans de prison.
Même les femmes victimes de viol ou d’inceste n’auront pas le droit de mettre un terme à leur grossesse. Il s’agit de la loi la plus restrictive jamais adoptée aux États-Unis depuis la légalisation de l’avortement par la Cour suprême en 1973.
Le gouverneur républicain de l’État doit encore signer la loi pour qu’elle entre en vigueur, mais les porteurs du projet ont bon espoir qu’il le fasse.
Vague conservatrice
Les associations de défense des droits des femmes ont annoncé leur intention de faire appel, et c’est exactement ce que souhaitent les architectes du projet. Ils espèrent que le cas remontera jusqu’à la Cour suprême et que celle-ci renversera l’arrêt « Roe contre Wade » qui a légalisé l’avortement fédéral.
La loi votée en Alabama s’inscrit dans le cadre d’un mouvement général aux États-Unis : trois États ont déjà interdit l’avortement à partir de six semaines de grossesse, soit à un stade où de nombreuses femmes ignorent encore qu’elles sont enceintes.
Ce n'est pas une coïncidence s'il y a une quinzaine de nouvelles restrictions adoptées dans l'Alabama, le Kentucky ou l'Ohio.
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