En Allemagne, l'IVG est autorisée durant les trois premiers mois de la grossesse mais le cadre juridique, notamment le Code pénal, reste strict. L'avortement est officiellement illicite sauf dans certains cas. Ces derniers mois, la menace de poursuites contre des médecins qui mentionnaient sur leur site qu'ils pratiquaient l'IVG a provoqué un débat intense. Une nouvelle loi, fruit d'un laborieux compromis, a été adoptée au Parlement allemand ce jeudi 21 janvier.
Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
La peine de 6 000 euros d’amende subie par une gynécologue allemande a été le détonateur des débats difficiles des derniers mois. Cette femme médecin s’était vu reprocher d’avoir indiqué sur son site internet qu’elle pratiquait des avortements et quelles méthodes elle utilisait. Un article du Code pénal interdit en effet ce qui peut ressembler à de la publicité en faveur de l’avortement.
La condamnation subie par la gynécologue a provoqué une levée de boucliers des partis de gauche et d’organisations féministes qui estimaient que des informations sur les sites des médecins ne pouvaient être assimilées à une promotion commerciale de l’avortement. Ces groupes plaidaient pour une abolition pure et simple de l’article 219a du Code pénal. Une revendication rejetée catégoriquement par les partis conservateurs.
Des négociations longues et difficiles ont eu lieu entre sociaux et chrétiens-démocrates au sein de la grande coalition pour trouver un compromis évitant des poursuites contre les gynécologues.
A l’arrivée, le texte adopté jeudi par la grande coalition prévoit que les médecins pourront mentionner sur leur site qu’ils pratiquent l’IVG. Toute autre précision notamment sur les méthodes utilisées sera interdite. Des liens renverront vers les plannings familiaux qui pourront fournir des informations supplémentaires aux femmes concernées.
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