L'Allemagne a décidé de prolonger de six mois son moratoire sur les exportations d'armes vers l'Arabie saoudite. Une décision qui a aussi des conséquences pour les partenaires de Berlin qui, pour les systèmes d'armement, ont recours à des composants germaniques.
Avec notre correspondant à Berlin,Pascal Thibaut
« Nous ne voulons pas d’exportations d’armes au profit de dictatures et dans des zones frappées par des conflits ». Karl Lauterbach, un responsable social-démocrate, s’est réjoui de la décision du gouvernement allemand qu’il interprète comme une victoire de son parti.
La grande coalition tiraillée
Les chrétiens-démocrates voulaient eux mettre fin à l’interdiction des ventes d’armes à Riyad. La décision prise par Berlin après l’assassinat d’un journaliste saoudien à l’automne dernier en Turquie avait tiraillé la grande coalition en raison des positions divergente de la CDU et du SPD.
Le dossier a aussi suscité les critiques des partenaires de Berlin, à commencer par Londres et Paris, soulignant les conséquences de la décision allemande pour des livraisons de ces pays à l’Arabie saoudite remises en cause par le moratoire frappant aussi des composants allemands.
Les critiques vont redoubler
Ces critiques qui avaient été formulées de façon directe et peu diplomatique par la France et le Royaume-Uni vont sans doute redoubler en raison des conséquences pour des projets communs entre pays européens.
Un responsable de ces dossiers au sein de la CDU déclare : « Je crains que Londres et Paris à l’avenir exportent leurs systèmes d’armement dans cette région sans participation allemande. A moyen terme, un char ou un avion commun en Europe pourrait être réalisé sans l’Allemagne ».
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