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L’Australie veut interdire à vie l’entrée sur son territoire à certains réfugiés
L’Australie dispose déjà de l’une des politiques les plus dures du monde, concernant les demandeurs d’asile. Mais le gouvernement conservateur veut aller plus loin et interdire à vie à certains réfugiés de mettre les pieds dans le pays. Une loi sera présentée, dans les jours à venir, aux parlementaires.
L’interdiction vise les demandeurs d’asile qui ont tenté de rejoindre l’Australie par bateau, clandestinement. Elle devrait s’appliquer à plusieurs milliers de personnes, interceptées en mer et envoyées dans les centres de détention offshore de l’Australie, dans le Pacifique, à Manus (Papouasie-Nouvelle-Guinée) ou sur l’îlot isolé de Nauru.
Qu’ils aient été reconnus réfugiés ne changera rien. Le texte vise les adultes de plus de 18 ans. Même s’ils sont retournés dans leur pays d’origine, ou s’ils se sont installés dans un autre pays, ils n’obtiendront jamais de visa pour l’Australie. Ni un visa touriste, ni un visa d’affaires, ni même en cas de mariage avec un Australien.
La loi est rétroactive ; la date du 19 juillet 2013 a été retenue. C’est ce jour-là que le travailliste Kevin Rudd, alors premier ministre, avait annoncé : « A partir d’aujourd’hui, les demandeurs d’asile arrivés par bateau sans visa ne seront jamais autorisés à s’installer en Australie ». Ce message a été martelé par les gouvernements successifs, y compris dans des campagnes, diffusées dans une vingtaine de langues, dans de nombreux pays : « No way. You will not make Australia home ». Un cap va être franchi si cette menace devient une loi.
« Une punition perverse »
Les critiques ont plu, dès l’annonce de la loi. « Cela me semble ridicule qu’un réfugié installé aux Etats-Unis ou au Canada, qui est devenu citoyen américain ou canadien, soit interdit d’entrer en Australie en tant que touriste ou homme d’affaires, même 40 ans plus tard », a réagi le chef de l’opposition travailliste, Bill Shorten. Pour le Refugee council, c’est « une punition perverse réservée à des gens qui ont cherché à venir chez nous pour être en sécurité ».
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