Dans la province de Hubei, non loin de Wuhan, un immense bloc de béton, haut de 26 étages, accueille 650.000 porcs destinés à l'élevage.
Au milieu de la vallée d'Ezhou, dans la province de Hubei, au centre-est de la Chine, deux immenses blocs de béton s'imposent. Seules de petites fenêtres laissent entrevoir un intérieur pour les moins surprenants.
Derrière les épais parpaings, se cachent jusqu'à 650.000 cochons, de tout âge, destinés à l'élevage. Début octobre a ainsi ouvert le plus grand hôtel à cochons du monde, non loin de Wuhan et son marché devenu célèbre fin 2019 avec l'irruption de la pandémie de coronavirus.
Sur 26 étages - avec 25.000 bêtes à chaque niveau - les animaux roses sont logés, nourris puis conduits à l'abattoir pour satisfaire le grand appétit chinois. Avec 52 kilogrammes par personne et plus d'un milliard d'habitants, l'Empire du milieu en raffole : il est même le plus grand consommateur de porc au monde.
Impressionnant non seulement par sa taille, l'hôtel l'est aussi par sa technologie intégrée. Tous les soins, allant de la propreté à l'alimentation en passant par l'abattage, sont automatisés, à l'aide d'un centre de contrôle ultramoderne, situé dans le sous-sol du bâtiment. Les cochons sont «libres de se déplacer dans les couloirs», selon le promoteur chinois, et bénéficient de six grands ascenseurs pouvant porter jusqu'à 40 tonnes.
Plus de 580 millions d'euros ont été mobilisés pour construire cet immeuble dernier cri, gigantesque en tout point. Un investissement que les autorités chinoises espèrent rapidement rentable. La Chine doit en effet reconstituer son cheptel porcin, décimé en quatre ans par la fièvre africaine ou la peste porcine. Et cette fois-ci, hors de question de laisser quelque virus s'introduire dans l'élevage.
Garantir une sécurité sanitaire
Si le marché de Wuhan et son pangolin ont été tristement célèbres ces trois dernières années, la Chine n'est pas étrangère aux scandales sanitaires et alimentaires.
L'objectif de l'hôtel porcin ou des méga fermes qui se multiplient sur le territoire est donc de limiter tout contact avec l'extérieur et donc l'intrusion des maladies. Ainsi, les bâtiments sont aérés par des climatiseurs, assurant une température égale tout au long de l'année.
Tous les jours, des robots surveillent l'état de santé des animaux, épiant le moindre écart de fièvre. Par crainte d'une propagation rapide de la peste porcine, dont les symptômes sont une hausse de température, une perte d'appétit et des hémorragies internes, les autorités ne laisseront aucune chance à un animal malade.
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