Le sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) s’est terminé ce dimanche 21 novembre à Lima. Les 21 membres du bloc ont réaffirmé leur compromis en faveur d’une économie ouverte et leur opposition au protectionnisme.
Son nom n’est pas mentionné, mais la déclaration finale de l’Apec est bien un message indirect au président américain élu, Donald Trump. Après avoir examiné l’état de l’économie mondiale avec la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, les chefs d’Etat réunis à Lima se disent décidés « à revenir sur les mesures protectionnistes qui affaiblissent le commerce, freinent le progrès et la récupération de l’économie internationale ».
Avant de poser une étole de vigogne sur l‘épaule pour la photo officielle, les 21 membres du bloc se sont compromis à la création future d’une zone de libre commerce totalement intégrée dans la zone Asie-Pacifique. Les barrières commerciales sont censées tomber en 2020. Représentant 40% de la population et 60% du commerce mondial, les membres de l’Apec se sont compromis à ne pas dévaluer leurs monnaies « à des fins compétitives », un reproche régulièrement adressé à la Chine. Le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski a indiqué que l’Apec a également décidé de pousser la connectivité de sa population et de lutter contre le réchauffement climatique.
Barack Obama avait fait de la région Asie-Pacifique, moteur de la timide croissance mondiale et de la révolution technologique, sa grande priorité géostratégique et économique. L'élection de Donald Trump risque de rebattre en profondeur les cartes au sein de l'Apec. Le milliardaire américain a en effet conquis l'électorat populaire en promettant un solide tour de vis protectionniste, censé protéger l'industrie américaine et ses emplois de la concurrence à bas coût de pays comme la Chine ou le Mexique. Au risque d'une montée des tensions avec la Chine, deuxième économie mondiale, et d'une dégradation des relations avec des alliés traditionnels comme le Japon.
L'ambition chinoise
Lors de son dernier entretien bilatéral avec Barack Obama, le président chinois Xi Jinping avait averti samedi que la relation entre Pékin et Washington affrontait « un moment charnière », tout en se disant prêt à « travailler pour gérer nos différences et faire en sorte que la transition se passe en douceur ». Xi Jinping a affiché à Lima l'ambition chinoise d'assumer le leadership unique des négociations de libre-échange dans la région Asie-Pacifique, pour combler l'éventuel vide laissé par la future administration Trump. « Nous n'allons pas fermer la porte au monde extérieur mais l'ouvrir encore plus largement », avait ainsi lancé le dirigeant chinois. Pour son dernier voyage officiel, le président américain a brièvement rencontré son homologue russe Vladimir Poutine. Il lui a demandé d’aider les efforts diplomatiques en cours pour réduire le bain de sang en Syrie.
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