La vaccination reposait jusque-là sur l’administration d’un agent infectieux atténué ou inactivé afin de déclencher une réponse immunitaire de l'organisme dirigée contre le pathogène, c'est-à-dire le coronavirus en l'espèce. Avec les vaccins à ARN messager, l’idée était de laisser les cellules fabriquer elles-mêmes le composant contre lequel l'organisme allait devoir se défendre. C'est dans ce sens qu'ont travaillé les deux chercheurs, Katalin Kariko et Drew Weissman. La chercheuse hongroise a réussi à trouver le moyen d'empêcher le système immunitaire de déclencher une réaction inflammatoire contre l'ARNm fabriqué en laboratoire, obstacle majeur à toute utilisation thérapeutique de cette technologie.
Ils ont tous deux « contribué au développement à un rythme sans précédent de vaccins à l'occasion d'une des plus grandes menaces pour la santé humaine dans les temps modernes », a estimé le jury.
Plus simples et plus rapides à produire que les composants des vaccins « classiques », l'utilisation des ARN messagers, molécules très fragiles, pour la vaccination a été l'objet de fortes polémiques des « antivax » durant la pandémie en raison, selon eux, du peu de recul sur leur sécurité. Le milieu académique n'avait toutefois pas ces craintes.
L'un des intérêts de cette découverte est de permettre de nouvelles solutions thérapeutiques pour des maladies non traitées jusqu'à maintenant, puisque que n’importe quelle protéine de l’organisme peut être ciblée via son ARNm.
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