Une femme asiatique a été rouée de coups à New York, dans la rue. Les images capturées par les caméras de vidéosurveillance montrent que personne ne l’a aidée. La police considère cette agression comme un crime raciste.
Une femme de 65 ans a été passée à tabac en pleine rue à New York, lundi. Les images capturées par les caméras de vidéosurveillance montrent que la victime marchait lorsqu’un homme s’est mis à la rouer de coups, hurlant : «Va te faire foutre, ta place n’est pas ici». Sur la vidéo, choquante, on peut voir la femme être jetée à terre avant de recevoir de nombreux coups au niveau de la tête, alors qu’elle est allongée au sol. Les faits se sont produits devant un immeuble et plusieurs hommes assistent à cette agression, sans jamais essayer de venir aider la victime, explique le «New York Post». Pire encore, la vidéo se termine par l’un des gardes de la résidence fermant la porte alors que l'agresseur s’éloigne et que la femme est au sol. Le suspect est activement recherché par la police. La victime, elle, souffre d’une fracture du bassin et a été emmenée à l'hôpital NYU Langone, où son état était stable, mardi.
«C’est absolument diabolique», a commenté lundi Corey Johnson, porte-parole du conseil de la ville. Cette attaque intervient dans un contexte particulièrement tendu pour la communauté asiatique, victime depuis le début de la pandémie de Covid-19, d’une hausse considérable des actes racistes à son égard. L’enquête a été confiée à l’unité des crimes haineux de la police de New York. Celle-ci a enregistré dans la ville une augmentation de 1300% des crimes racistes contre les Américains d'origine asiatique depuis le début de la pandémie. L'organisation sociale à but non lucratif Stop AAPI (Asian American Pacific Islander) Hate, a rapporté qu’entre mars 2020 et février 2021, elle avait reçu 3795 rapports d'incidents de haine anti-asiatiques dans le pays. Elle a révélé que le harcèlement verbal représente 68% des incidents haineux, les agressions physiques 11% et que les femmes sont 2,3 fois plus susceptibles de signaler des actes racistes envers elles. Donald Trump lui-même n’avait cessé de qualifier le Covid-19 de «virus chinois».
Mi-mars, trois fusillades perpétrées par le même homme ont éclaté à Atlanta. Elles ont fait huit morts dont six femmes asiatiques qui travaillaient dans des salons de massages. Si pour l’instant, le caractère haineux de ces tueries n’a pas été officiellement retenu, le président Joe Biden avait rapidement dit comprendre l’inquiétude des Américains d'origine asiatique. Quelques jours plus tard, une retraitée chinoise de 76 ans a été elle aussi agressée, à San Francisco, mais avait réussi à se défendre en frappant son agresseur en retour, devenant le symbole de la lutte contre le racisme anti-asiatique.
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