Soupçonnant le groupe de collusion avec Pékin et arguant de risques en termes de cybersécurité, Washington a multiplié ces derniers mois les pressions sur ses alliés pour qu'ils bannissent les équipements Huawei.
Une culture d'entreprise opaque
Dans le viseur depuis un an et demi de l'administration Trump, Huawei est sur la liste noire américaine, pour l'empêcher d'acquérir des technologies made in USA indispensables à ses téléphones.
Privé du système d'exploitation Android de Google, la firme de Shenzhen est contrainte d'accélérer le développement de son propre système, HarmonyOS, dévoilé l'an dernier. Quant aux puces, Huawei accroît ses efforts pour les faire produire par sa filiale HiSilicon. Le géant chinois des télécoms fait face ces derniers temps à une pression croissante sur le front de la 5G.
Le passé militaire du fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, son appartenance au Parti communiste chinois et une culture d'entreprise opaque ont alimenté les soupçons sur l'influence du régime sur le groupe. Washington martèle que les services de renseignement chinois pourraient utiliser les équipements Huawei pour surveiller les communications et trafics de données d'un pays.
Difficile de rester numéro un
Si Huawei s'en défend, l'argument américain commence à être entendu. Au nom de la sécurité, le Royaume-Uni a annoncé à la mi-juillet sa décision d'expurger à terme son réseau 5G de tout équipement produit par Huawei. L'Australie et le Japon ont choisi d'interdire les équipement du géant chinois sur leur sol. Singapour ne lui accorde qu'un rôle secondaire pour son futur réseau 5G, préférant les équipementiers Nokia et Ericsson. En France, Huawei ne fera pas l'objet d'une interdiction totale. Mais les opérateurs utilisant déjà la marque auront des autorisations d'exploitation limitées dans le temps.
Dans ce contexte de méfiance grandissante, il sera « difficile » pour Huawei de rester numéro un sur le marché des smartphones, estime un autre analyste de Canalys, Mo Jia cité par l'AFP. Selon lui, certains marchés cruciaux notamment l'Europe pourraient privilégier d'autres marques pour « réduire les risques ».
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