La rupture des relations avec l’Iran intervient quelques jours après le renouvellement, plutôt difficile, de la Mission de l’ONU au Sahara Occidental, à l’occasion duquel Rabat a pu compter sur l’appui traditionnel des Etats-Unis, dont le ton monte contre le gouvernement iranien.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a annoncé mardi, le 1er mai, la rupture « immédiate » des relations diplomatiques avec l'Iran, accusé de soutenir le Polisario, mouvement politique et armé du Sahara Occidental.
Le chargé d'affaires iranien sera, ainsi, prié de quitter le territoire marocain «immédiatement». L'ambassadeur marocain à Téhéran a, pour sa part, déjà quitté Téhéran, a précisé le chef de la diplomatie marocaine.
Cette décision intervient quelques jours seulement après la révélation, par le journal marocain, Assabah, de tunnels construits par les membres du Polisario dans la zone tampon d'El Guergarat, sous la supervision d'experts du mouvement chiite libanais, Hezbollah, allié de l'Iran. Des accusations niées en bloc par le Hezbollah.
La rupture des relations diplomatiques vient, ainsi, en réaction à « l'implication du Hezbollah, soutenu par l'Iran, dans des relations avec le Front Polisario, de façon à porter ainsi atteinte à la sécurité et la stabilité du Royaume (…) Le Royaume dispose de preuves attestant du financement du Polisario par le Hezbollah, de même que l'entraînement d'éléments de ce Front séparatiste. Nous avons également d'autres informations faisant état d'interventions de diplomates à l'ambassade iranienne en Algérie pour faciliter des rencontres entre des leaders Hezbollah et Polisario», a confirmé Bourita, cité par le journal marocain Hespress.
La rupture des relations intervient quelques jours seulement après le renouvellement, plutôt difficile, du mandat de la Mission onusienne au Sahara Occidental, à l'occasion duquel le Maroc a pu compter sur l'appui traditionnel des États-Unis, dont la nouvelle administration entend remettre en cause l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.
Cette décision radicale est justifiée, pour les Marocains, par une question d'intérêt national, celle du Sahara Occidental sur laquelle Rabat s'est toujours montré intransigeant. Elle n'en a pas moins satisfait les monarchies du Golfe, alliés traditionnels du Maroc et hostiles à l'Iran. Peu après l'annonce de la rupture des relations avec Téhéran, le Bahreïn et les Emirats Arabes Unis ont salué la décision du Maroc.
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