François Hollande recevra son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ce 12 avril à 16h30 à l'Élysée. Au menu de la rencontre, la question du G5 Sahel que le président français veut faire avancer avant la fin de son mandat, dans à peine un mois.
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz a hésité à se rendre à l’invitation du chef de l’État français. Pas à cause de la préparation du référendum constitutionnel après le ramadan, mais en raison du froid qui s’est installé au fil des années entre la Mauritanie et la France.
Le passif n’était pas bien grave, mais il compliquait leurs relations. Côté mauritanien, on notait que François Hollande n’est pas venu en voyage officiel comme il l’avait promis et qu’hormis Michel Sapin, le ministre de l’économie et des finances, peu d’officiels français ont atterri à Nouakchott. Sans oublier que Paris penche vers le Maroc, alors que Nouakchott est proche de la position algérienne dans le conflit du Sahara occidental.
Côté français, on regrettait que le président Abdelaziz ne soit pas parvenu à gracier le jeune blogueur Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir condamné à mort pour apostasie. Surtout on déplorait que la Mauritanie ait refusé de soutenir le Mali dans sa lutte contre le jihadisme, même si des militaires français ont formé jusqu’en 2016 sur la base d’Atar les Mauritaniens à l’art du guidage des bombardements tactiques.
Pôle de stabilité
Les Français ont mis leurs doléances entre parenthèses, car la Mauritanie est tout de même la plus efficace contre le terrorisme sahélien. Malgré les rodomontades d’Aqmi, aucun attentat n’y a été commis depuis six ans. Son armée a reçu le carburant et les armes pour poursuivre les agresseurs. Des imams sont intervenus auprès des jihadistes emprisonnés, pour leur démontrer que l’islam est une religion de paix. C’est tout naturellement que Nouakchott a accueilli le siège du G5 Sahel qui coordonne la lutte anti-terroriste du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad.
C’est pourquoi, lorsque Jean-Marc Ayrault, le ministre français des affaires étrangères, est venu le 6 avril lui transmettre en main propre l’invitation à se rendre à l’Élysée mercredi 12 avril à 16h30, le président Abdelaziz a dit oui. Il l’a dit d’autant plus volontiers que M. Ayrault a affirmé qu’il avait « écouté les conseils du président mauritanien sur les questions de la région et surtout en ce qui concerne le Mali et la Libye » et reconnu publiquement le rôle décisif que celui-ci avait joué dans la résolution de la crise gambienne.
Avec Jeune Afrique
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