Antonio Guterres, en tournée dans le Pacifique, tire la sonnette d’alarme. Le secrétaire général de l’ONU s’inquiète quant à de possibles fuites provenant d’un site d’enfouissement de déchets radioactifs, hérité de la guerre froide. La présidente des îles Marshall doit rencontrer ce mardi le président des États-Unis. Retour sur une histoire qui n’a pas fini d’empoisonner l’archipel et ses habitants.
Douze années durant, les atolls des îles Marshall ont subi moult explosions nucléaires, d’une violence phénoménale. Situé à mi-chemin entre l’Australie et l’État américain d'Hawaï, l’archipel qui comprend 1 200 îles et îlots, a été entre 1946 et 1958, le principal lieu d’expérimentation des bombes nucléaires américaines dans le Pacifique.
Les atolls de Bikini et d’Enewetak ont ainsi accueilli 67 expériences de tirs de bombes A et H. Sur Bikini, l’énergie développée par 25 de ces essais nucléaires atmosphériques représente l’équivalent de plus de 5 000 bombes d’Hiroshima. Les 42 réalisés sur Enewetak, plus de 2 000.
La « tombe », le site d’enfouissement, menacé par la montée du niveau de la mer
L’ensemble de ces tirs ont été dévastateurs pour l’environnement et pour les habitants de ces îles. À la fin de ces campagnes de tirs, l’ensemble des éléments les plus contaminés par la radioactivité ont été rassemblés et jetés dans le cratère créé par l’explosion de la bombe nucléaire « Cactus » en mai 1958, sur l’île de Runit dans l’atoll d’Enewetak. L’intérieur de ce cratère n’a fait l’objet d’aucun isolement particulier faute, semble-t-il, de moyens financiers.
Ce lieu de stockage, initialement temporaire, situé sur le bord de mer, a été recouvert en 1979 par un dôme sphérique de béton de 8 mètres de haut et de 45 centimètres d’épaisseur. Mais ce sarcophage, surnommé la « tombe » par les Marshallais, qui abrite tous les déchets les plus radioactifs, dont 73 000 mètres cubes de sol contaminé, ne fait remplit pas sa mission. Les infiltrations maritimes sont régulières et le couvercle de béton présente des fissures inquiétantes.
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