La décision de faciliter l’obtention de passeports russes aux habitants du Donbass a suscité la colère de Kiev et de ses partenaires occidentaux. Interrogé sur la question, Vladimir Poutine a justifié la mesure en invoquant des raisons « humanitaires ».
Avec notre correspondant à Moscou,Daniel Vallot
C’est une avalanche de réactions négatives qui a suivi l’annonce de ce décret facilitant l’obtention de passeports russes aux habitants du Donbass. À Kiev bien sûr, mais aussi à Berlin, à Paris ou à Bruxelles, la décision de la Russie est considérée comme une véritable provocation de la part de Moscou.
Le président nouvellement élu Volodymyr Zelenskiy a d’ailleurs demandé « un renforcement de la pression diplomatique et des sanctions contre la Russie ». Cette décision « est une nouvelle confirmation du vrai rôle de la Russie en tant qu’État agresseur », a-t-il ajouté. D’une même voix, le président sortant Petro Porochenko, qui quittera son poste après l’investiture de son successeur d’ici début juin, a également appelé à renforcer les sanctions contre Moscou. Cette décision est considérée par beaucoup d’observateurs à Kiev comme une tentative de Moscou de « tester la résistance » de M. Zelenskiy.
« Un caractère purement humanitaire »
Pourtant, Vladimir Poutine, interrogé sur ce sujet lors de sa rencontre avec Kim Jong-un considère cette mesure comme étant parfaitement normal. « C’est étrange que cette décision provoque des réactions aussi négatives. La Pologne émet de tels passeports pour les Polonais, la Roumanie et la Hongrie également… En quoi les Russes sont-ils pires que les Polonais, les Roumains ou les Hongrois ? En ce qui concerne “la provocation”, moi personnellement, je suis loin de vouloir de provoquer quelqu’un. Cette question de la délivrance de passeports porte un caractère purement humanitaire. »
Réagissant pour la première fois à l’élection de Volodymyr Zelenskiy, et à sa volonté de dialogue avec Moscou, le président russe a affirmé qu’il était prêt à rétablir les relations avec Kiev. « Nous ne pouvons pas le faire unilatéralement, [...] et nous attendons les premières actions du nouveau pouvoir. »
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