L'Eglise catholique reste sous pression au Chili. L'archevêque de Santiago était convoqué par la justice le 3 octobre pour répondre à des questions sur les scandales de pédophilie qui touchent l'Eglise dans le pays. Le cardinal Ezzati a refusé de répondre aux questions du procureur, qui le soupçonné d'avoir couvert les agissements de son ancien bras droit, accusé d'abus sexuels sur au moins sept mineurs.
De notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
Dans une lettre saisie lors d’une perquisition, un évêque reproche à Ricardo Ezzati de garder le silence sur les agissements de prêtres pédophiles. L’archevêque de Santiago pourrait donc être mis en examen dans cette affaire, ce que salue José Andrés Murillo, co-fondateur de l’ONG Ending Clerical Abuse. Il a lui-même été victime d’un prêtre pédophile : « Les violences sexuelles contre les enfants dans l’Eglise catholique ne sont pas des cas isolés. Les cas se répètent à travers les diocèses et les différents pays. La dimension systémique des faits apparaît aujourd’hui et cela ne peut pas rester impuni. »
Après une visite catastrophique au Chili en janvier, le pape a fait plusieurs annonces fortes ces derniers mois concernant les violences sexuelles dans l’Eglise. Un premier pas, selon Juan Carlos Claret. Il est le porte-parole d’une association de catholiques du sud du Chili, qui s’est battu pour que le pape accepte la démission de l’évêque de leur région. Il attend beaucoup de la justice : « Aujourd’hui, le parquet a les outils en main pour changer le mode d’action de l’institution. Parce que sinon, le pape peut changer les têtes, nommer de nouveaux évêques plus sympathiques, mais qui soient tout aussi dangereux qu’avant. »
Ce mercredi 3 octobre, Ricardo Ezzati a choisi de garder le silence lors de sa convocation au tribunal. Plusieurs victimes ont regretté son manque d’éthique et de transparence, digne d’un délinquant, disent-elles.
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