En Australie, l’Eglise réagit au rapport d’une Commission royale qui a planché pendant quatre ans sur les faits de pédophilie dans le pays – plus précisément sur les réponses données par les institutions aux abus commis par les pédophiles. La commission propose entre autres de pénaliser la non-dénonciation de ces abus sexuels, même lorsque l’information a été révélée pendant la confession. Mais l’Eglise catholique australienne estime que les prêtres ne doivent pas être forcés à signaler ces faits de pédophilie.
Un des plus hauts responsables du clergé australien, l’archevêque de Melbourne Denis Hart, a affirmé mardi 15 août qu’il préférait aller en prison plutôt que de rompre le sceau de la confession. L’archevêque de Brisbane est allé dans le même sens.
Lundi, la Commission royale avait publié, après quatre années d’enquêtes pendant lesquelles elle a été contactée par des milliers de victimes, 85 propositions visant à améliorer la réponse de l’Etat australien aux faits de pédophilie. Il s’agit entre autres d’empêcher que les violeurs soient relocalisés en interne dans une nouvelle école ou une nouvelle paroisse ; de trouver de nouvelles manières de témoigner moins traumatisantes pour les victimes ; d’imposer des peines plus lourdes pour les coupables.
Mais c’est cette demande de pénaliser la non-dénonciation même lorsque l’information a été révélée pendant la confession qui fait le plus de bruit. La Commission explique avoir recueilli des preuves que des pédophiles, après avoir confessé des abus sexuels, en commettaient de nouveaux et revenaient ensuite se confesser.
Le procureur général d’Australie a indiqué que le sujet était loin d’être simple, et que « la liberté de religion » devait aussi être prise en compte. Sachant que le clergé est lui-même dans l’œil du cyclone : la Commission a découvert qu’entre 1950 et 2010, 7% des prêtres catholiques avaient été accusés de pédophilie.
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