Des milliers de partisans et d'adversaires de Rodrigo Duterte ont participé jeudi à des manifestations distinctes pour encourager ou conspuer le président philippin et sa sanglante « guerre contre la drogue ».
La police a fait état de 5 000 manifestants opposés à Rodrigo Duterte près du palais présidentiel de Malacanang, non loin duquel ont également manifesté environ 3 000 de ses partisans.
Les anti-Duterte ont notamment incendié une réplique géante de Rubik's Cube présentant sur ses faces les portraits du président, de Marcos ou encore d'Adolf Hitler. Ils se sont finalement regroupés dans un parc de Manille, où ils étaient environ 8 000. Ils étaient soutenus par les partis d'opposition et les dirigeants de l'Eglise catholique, religion dominante dans l'archipel.
« Notre pays est en train de devenir un cimetière »
« Notre pays est en train de devenir un cimetière. Des gens meurent tous les jours et nous enterrons les morts tous les jours, comme à l'époque de Marcos », a déclaré à l'AFP Pedro Gonzales, un des chefs de file des manifestations contre le président philippin.
Dans l'autre camp, les partisans de ce dernier ont aussi manifesté en grand nombre, signe de la popularité du président en qui certains voient l'homme politique franc et charismatique qui parviendra à éradiquer le trafic de drogue et la corruption, deux fléaux de l'archipel.
Un effectif important de policiers en tenue anti-émeute avaient été mobilisés pour prévenir tout débordement en marge de ces rassemblements organisés le jour du 45e anniversaire de la promulgation de la loi martiale par l'ancien dictateur Ferdinand Marcos.
Extension de la loi martiale ?
Des proches de Duterte, qui a lui aussi instauré ce régime d'exception dans le sud de l'archipel pour mater un soulèvement de jihadistes, avaient averti qu'il pourrait étendre la loi martiale à tout le pays si les manifestations de jeudi dégénéraient.
Le président philippin a accédé au pouvoir en 2016 grâce à une campagne outrancière. Il avait promis de mettre fin au trafic de stupéfiants en faisant abattre jusqu'à 100 000 trafiquants et toxicomanes présumés.
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