Lundi 15 mai, le maire conservateur de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf s'est retiré de la course à l'élection présidentielle en Iran pour apporter son soutien au religieux Ebrahim Raissi, principal rival du président sortant modéré Hassan Rohani. A quatre jours du premier tour du scrutin, il s'agit d'une bonne nouvelle pour le camp conservateur qui unit ainsi deux forces importantes.
Dans la dernière ligne droite, le camp conservateur iranien s’est renforcé, lundi 15 mai, après le retrait du maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, ancien commandant des Gardiens de la révolution, en faveur du religieux Ebrahim Raissi.
Depuis le début de la campagne électorale, les deux conservateurs avaient développé les mêmes thèmes, attaquant le bilan économique du président Rohani et sa politique diplomatique d'ouverture vers les pays occidentaux. Le maintien de leurs deux candidatures aurait donc contribué à diluer les voix de l'électorat conservateur.
« Ebrahim Raissi est un religieux de l’appareil d’Etat. Le Guide l’a récemment nommé président d’une grande fondation religieuse, donc il représente le Clergé qui est tout un lobby, un groupe de pression très puissant dans la révolution conservatrice, explique Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste de l'Iran. Mais les Gardiens de la révolution sont également une force populaire et une élite très ancrée dans le système iranien actuel. Mohammad Ghalibaf, ancien héros de la guerre Irak-Iran, en est un excellent exemple. Dans le camp conservateur, il y a la tendance cléricale et la tendance Gardiens de la révolution, qui sont beaucoup plus pragmatistes, ouverts au commerce international, à l’ouverture économique internationale, mais pas du tout à l’ouverture culturelle ou en matière de droits de l’homme. »
Rohani craint l’abstention
A 56 ans, Ebrahim Raissi est donc une figure montante du pouvoir et un pur produit du système conservateur. Il sera le principal adversaire du président sortant Hassan Rohani. Pour Bernard Hourcade, le retrait du maire de Téhéran en faveur d’Ebrahim Raissi « clarifie la situation » de cette élection : « Ça va peut-être radicaliser les choses, dans la mesure où, pour faire bref, il y a une opposition droite/gauche. Mais cela mènera peut-être les gens à faire dès le premier tour un choix de deuxième tour, c’est-à-dire, peut-être, à voter pour Rohani, qui a avec lui le soutien d’une grande partie de la population qui veut profiter de l’ouverture qu’il a obtenue grâce à l’accord sur le nucléaire, il y a deux ans maintenant. »
En effet, la principale inquiétude d'Hassan Rohani aujourd’hui porte sur le risque d'abstention d'une partie de ses électeurs d'il y a quatre ans, qui semblent aujourd'hui gagnés par la désillusion.
Retrait du 1er vice-président
Le 1er vice-président réformateur iranien, Es-Hah Jahanguiri, s'est retiré de la course à la présidentielle ce 16 mai et a appelé ses partisans à voter pour le président modéré Hasan Rohani, rapporte l'agence Isna. « Lors de la présidentielle, je voterais pour M. Rohani », a déclaré Es-Hah Jahanguiri après avoir annoncé son retrait de la course à la présidentielle.
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