Dès le lendemain du premier tour de la présidentielle, le 27 mai dernier, qui a vu le candidat de la droite, Iván Duque, arriver en tête, les Colombiens ont commencé à discuter les résultats. Quelques jours plus tard, la publication sur Twitter d'un des formulaires de décompte des voix, où les chiffres enregistrés paraissent suspects, a enflammé les réseaux sociaux.
Tout a commencé après que le candidat de la gauche colombienne, Gustavo Petro, a publié sur Twitter le formulaire E14. Ce document qui comptabilise les voix de chaque bureau de vote est disponible en ligne depuis que le gouvernement a mis en place une plateforme où l'ensemble de ces formulaires ont été scannés et enregistrés après le premier tour de la présidentielle, le 27 mai dernier.
L'objectif était donc la transparence du processus électoral. Sauf que certains chiffres semblent avoir été retouchés et d'autres ajoutés de manière grossière. Le candidat socialiste a donc fait les comptes et il apparaît que plusieurs formulaires présentent les mêmes irrégularités et que la majorité est en faveur du candidat de la droite, Iván Duque. Sur internet, des Colombiens ont à leur tour publié le formulaire de leur ville ou de leur région pour prouver les fraudes.
Des vidéos montrant comment faire soi-même la recherche des fraudes présumées sur la plateforme circulent via l'application Whatsapp et la plateforme YouTube. Résultat : les internautes s'agacent et appellent à la mobilisation pour le second tour, le 17 juin prochain. Nombreuses sont les vidéos en faveur du candidat de gauche Gustavo Petro.
Fraude électorale ou campagne politique ?
De son côté, la commission électorale est catégorique : « Il n'y a pas eu de fraude électorale au premier tour de l'élection présidentielle ». Dans son communiqué, elle affirme que cela relève de l'erreur humaine et ajoute que « pour le code électoral, les ratures ou les amendements ne sont pas des cas de fraudes »
De même, la commission souligne qu'en cas d'erreurs arithmétiques lors du décompte des votes, le code prévoit que « les témoins, candidats ou représentants des partis, peuvent demander un recomptage des votes ou présenter des réclamations au moment du scrutin ».
Difficile, voire impossible, de savoir s'il s'agit d'une fraude électorale ou d'une campagne contre le candidat de droite Iván Duque menée par la gauche. Seules les urnes répondront à cette question. Le second tour de l'élection présidentielle en Colombie est prévu le 17 juin prochain.
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