Objectif de Mes Marsigny, Tomo et Marembert : obtenir la relaxe de leur client, malmené pendant plusieurs heures la veille, lors des plaidoiries des parties civiles et du réquisitoire du procureur. Stratégie : convaincre le tribunal qu’il n’est pas compétent pour juger de crimes de détournement potentiellement commis en Guinée équatoriale et que, par voie de conséquence, il n’est pas en mesure de se prononcer sur les faits de blanchiment reprochés à « Teodorín ».
Exercice ardu, tant les frasques du fils du président Teodoro Obang Nguema Mbasogo ont imprégné les débats pendant des semaines, laissant l’image, à tort ou à raison, d’un « petit Ubu roi de casino », selon l’expression de Me William Bourdon, avocat de Transparency International France, partie civile.
« Calomnies, insultes et injures »
« Nous savions que nous allions nous heurter à la bien-pensance, la morale, le contexte et qu’il serait difficile de faire entendre la voix de notre client au milieu de ce concert d’opprobres, de calomnies, d’insultes et d’injures », a débuté Me Emmanuel Marsigny. « Nous savions que le premier crime reproché serait un crime ADN : celui d’être le fils de son père ! Choisit-on sa naissance ? », a poursuivi l’avocat du vice-président équato-guinéen.
« Qu’a-t-il bien pu faire pour mériter un tel concert d’insultes pendant tant d’années ? Un style de vie dispendieux est-il une raison pour lui refuser d’être défendu ? », a-t-il encore lancé. « Oui, c’est un procès historique, car c’est la première fois qu’un chef d’État (sic) en exercice est poursuivi par la justice d’un État étranger. Mais c’est aussi historique jamais la défense n’a été insultée de la sorte, rappelant les heures des plus sombres des procès politiques. »
« M.Nguema aurait pendant quatorze ans blanchi des fonds frauduleux, au su et au vu de tous, sans qu’aucun corrupteur n’ait jamais été présenté ! Où sont-ils ? Quand il y a un corrompu, il y a un corrupteur ! », a-t-il ajouté, évoquant l’absence de preuves présentées par l’accusation. Et de poursuivre : « Où sont-ils les banquiers, les vendeurs de Ferrari, Pierre Bergé, qui a vendu la collection Yves Saint-Laurent au prévenu ? »
« Diktat de la morale »
« On vous a dit qu’il faudrait que vous soyez fiers de votre décision, qu’elle participerait à l’histoire des peuples.
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