L’homme jugé a déjà été condamné à plusieurs reprises pour des viols sur mineurs…
Il s’exprime avec un léger zozotement mais sans hésitation. L’homme à la barre est bavard, use d’un vocabulaire fourni. Depuis mardi, Roland Blaudy est jugé devant la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine pour des faits de viols sur Karine? perpétrés de 2002 à 2005, alors que l’enfant n’avait pas encore cinq ans. Les parents de la fillette, qui fêtera bientôt ses 21 ans, sont également jugés pour «subornation de témoin». La cour cherche à savoir s'ils savaient ce dont leur fille était victime.
« Je ne pensais pas que c’était mal. Je pensais que la société avait tort. Pour moi, c’était aussi naturel pour un enfant que de manger ou de boire ». D’une voix posée, le principal accusé a livré un récit glaçant devant la cour d’assises ce mercredi. La jeune fille qui l’accuse est la quinzième victime de cet homme de 65 ans. « J’ai découvert que j’étais pédophile à presque 70 ans. J’ai honte. Jusqu’ici, je me croyais normal. Mais ce procès me fait comprendre des choses. J’ai fait le con », lâche l’accusé.
Arrivé en 2002 à Rennes, cinq ans après sa libération conditionnelle, Roland Blaudy avait déjà été condamné à plusieurs reprises pour des faits de pédophilie. En 2005, il sera interpellé et condamné pour des viols sur mineurs. Un jugement qui mettra un terme au calvaire de Karine. « C’est la première fois que j’entends la souffrance. Avant, j’étais dans le déni. Elle a été fauchée dans son enfance », témoigne l’accusé face aux questions de Me Patrice Reviron, avocat de la victime.
« Ça commençait toujours par le jeu, les chatouilles »
Dès l’ouverture de l’audience mardi, l’accusé avait reconnu « en bloc » tous les faits reprochés par la jeune femme. Pendant plus de deux ans, elle a régulièrement été violée par cet homme, que ses parents hébergeaient à leur domicile de la rue Saint-Mélaine, à Rennes.« Karine était une fille agréable, elle était gaie. Ça commençait toujours par le jeu, par des chatouilles», lance Roland Blaudy avant de marquer une pause. «Je refuse de rentrer dans les détails, je reconnais tout ce qu’elle a dit».
La mère a tué son nouveau-né à la naissance
La cour d’assises va désormais entendre les parents de la victime. Ces derniers sont jugés pour « subornation de témoin » après avoir fait pression sur leur fille pour qu’elle ne « dise rien ».
La mère a déjà été condamnée à huit ans de prison pour avoir tué son nouveau-né de 180 coups de couteau en 1988, dix ans avant la naissance de Karine, ce qui aurait sans doute dû mener à un placement de l’enfant. Plusieurs signalements ont été effectués en ce sens. En vain.
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