Les experts craignaient que la Russie et les Etats-Unis se lancent dans une nouvelle course aux armements, après la suspension ce week-end d’un traité de désarmement datant de la guerre froide. Cette crainte semble se concrétiser : Moscou annonce ce mardi 5 février le développement d’un nouveau missile d’une portée supérieure à 500 kilomètres, missile terrestre qui était jusqu’alors interdit par le traité FNI.
De notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
Moins de trois jours se sont écoulés depuis que la Russie a suspendu à son tour sa participation au traité sur les missiles à portée intermédiaire (INF). Les autorités russes ont donc décidé d’aller vite et de passer rapidement à l’étape suivante, en annonçant le développement d’un nouveau programme balistique.
Et c’est Sergueï Choïgou, le ministre russe de la Défense, qui l’a annoncé ce mardi à Moscou: « Depuis le 2 février, les Etats-Unis ont cessé de remplir leurs obligations dans le cadre du Traité INF. Et parallèlement, ils travaillent activement à la mise au point de missiles terrestres d'une portée supérieure à 500 km, allant ainsi au-delà des limites imposées par le traité. Pour cette raison, le président russe a donné l'ordre au ministère de la Défense de prendre des mesures réciproques ».
Pour se doter rapidement de ce nouveau missile, Moscou va développer une version terrestre du missile de croisière Kalibr, qui équipe actuellement les navires de la marine russe. Une arme qui a déjà été utilisée, à l’automne 2015, lors de frappes contre la rébellion syrienne. D’une portée supérieure à 500 kilomètres, ce missile permettrait à la Russie de toucher n’importe quel point en Europe. D’après les déclarations de Sergueï Choïgou, l’armée russe se donne deux ans pour développer cette nouvelle arme.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article