En Russie, première audience publique ce mercredi dans l'affaire Serebrennikov, du nom de ce metteur en scène russe, accusé de détournements de fonds et assigné à résidence. Des accusations qualifiées d'absurde par Kirill Serebrennikov, qui dénonce un acharnement politique à son encontre. Sélectionné à Cannes pour son film « Leto » au printemps dernier, le réalisateur et metteur en scène risque jusqu'à dix années de prison.
Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
Au cœur de l'affaire Serebrennikov, des subventions publiques destinées au théâtre moscovite dirigé par le metteur en scène et détournées selon l'accusation par un système de fausses factures.
Plus de 130 millions de roubles, soit environ 1,7 million d'euros, c'est la somme qui aurait disparu en quelques années pour des œuvres qui n'auraient jamais été montées. Des accusations qualifiées d'absurdes par Kirill Serebrennikov. Pour ses partisans, le metteur en scène est victime d'un acharnement politique et de la volonté des autorités de bâillonner un auteur jugé trop avant-gardiste.
Paradoxalement, son assignation à résidence n'a pas empêché le metteur en scène de continuer son œuvre. C'est de chez lui que Kirill Serebrennikov achève le montage du film « Leto » présenté à Cannes au printemps dernier. Et de chez lui qu'il envoie ses directives, pour les mises en scène qu'il dirige à distance, en Russie ou à l'étranger. Dernière en date, le « Cosi Fan Tutte » de Mozart, monté sur la scène de l'Opéra de Zurich en Suisse. Privé d'internet, c'est par le biais d'une clé USB apportée par son avocat, que le metteur en scène a pu visionner les répétitions, et donner ses directives.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article