Une plainte a été déposée contre quatre cigarettiers accusés de tricher sur la teneur en goudron et en nicotine de leurs produits.
Selon Le Monde qui révèle l’information ce vendredi, cela ressemble fort à un “tobaccogate”, sur le même modèle que le “dieselgate” où les constructeurs automobiles étaient accusés de tricher sur leurs émissions de CO2.
Une plainte pour “mise en danger délibérée de la personne d’autrui”
Dans cette affaire, quatre cigarettiers sont mis en cause : British American Tobacco, Philip Morris, Japan Tobacco et Imperial Brand. Dans une plainte déposée début février par le Comité national contre le tabagisme (CNCT), ils sont accusés de “mise en danger délibérée de la personne d’autrui”.
Un taux mesuré avec une machine à fumer
Ces cigarettiers sont soupçonnés de tricher sur les taux de goudron et de nicotine contenus dans leurs cigarettes. Comment ? En affichant un taux mesuré à l’aide d’une machine à fumer, très différente d’un vrai fumeur. Concrètement, les cigarettes mises en cause ont des filtres micro-perforés, ce qui permet une ventilation des substances au moment de l’inhalation.
“Au contraire, lors du fumage de la cigarette par un humain, et non par la machine réglementaire, l’emprise des lèvres et des doigts sur le filtre obture la plus grande part des micro-perforations. La ventilation de la fumée aspirée n’intervient plus – ou beaucoup moins. Les niveaux réels de goudron et de nicotine qui pénètrent dans les poumons du fumeur sont ainsi bien supérieurs”, note Le Monde.
“Les fumeurs qui pensent fumer un paquet par jour en fument en fait l’équivalent de deux à dix”
Des failles bien connues
Circonstance aggravante pour les cigarettiers en cause : ils connaîtraient depuis longtemps les failles de ces filtres micro-perforés. Lorsqu’en 1982, l’un de leur concurrent, British American Tobacco (BAT), avait lancé sur le marché une cigarette légère, les Philip Morris et RJ Reynolds avaient attaqué BAT justement sur la fiabilité de ces filtres micro-perforés.
Reuters
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article