Malgré la polémique, Singapour vient d'adopter sa loi sur les infox. Le texte est passé le 8 mai au Parlement. Sur le papier, il s'agit de lutter contre la diffusion de ces fausses informations sur Internet. Mais dans un pays dirigé d'une main de fer par un parti unique, ces dispositions radicales font craindre de nouvelles dérives autoritaires.
Vrai ou faux ? Désormais, c'est aux ministres de le dire. En matière de liberté d'expression, ce texte ultra-répressif donne tous les pouvoirs au gouvernement singapourien. Critiquez l'État sur votre blog, postez un commentaire sur les réseaux sociaux, et s’il ne plaît pas aux autorités, vous risquez jusqu'à 10 ans de prison et 700 000 dollars d'amende.
Les critères ? Opaques, obscurs, voire absurdes. Comme cette définition kafkaïenne prévue à l'article 2 : « Une déclaration est considérée comme fausse lorsqu'elle est fausse ». Pour les partis d'opposition à Singapour, c'est une épée de Damoclès qui peut viser tous les citoyens en désaccord avec le pouvoir.
Nouveau tour de vis autoritaire
Même les géants du Net comme Google et Facebook ont dit non à cette loi, qui pourrait, selon eux, brider l'innovation à Singapour. Les organisations de défense des Droits de l'homme dénoncent un nouveau tour de vis autoritaire. Mais le gouvernement reste droit dans ses bottes.
Le ministre de l'Intérieur répond qu'il ne s'agit pas de contrôler les opinions, mais qu'une société démocratique doit faire la distinction entre l'information et la désinformation.
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