Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) doit se réunir, dimanche 25 septembre, à la demande des ministres des affaires étrangères des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France. Les pays occidentaux pressentent en effet que la Russie est à même de sauver la trêve en Syrie et d’enrayer l’escalade de la violence à Alep, ont-ils estimé dans un communiqué commun.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est dit « consterné » par une« escalade militaire épouvantable ». L’Union européenne (UE) a dénoncé« une violation du droit humanitaire international », après qu’une nouvelle pluie de bombes, larguées samedi sur les quartiers rebelles de la grande ville du nord du pays, a tué au moins 45 civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Une trêve négociée par les Etats-Unis et la Russie a pris fin lundi et les efforts diplomatiques pour tenter de la rétablir ont échoué. Le dernier cessez-le-feu, initié par Washington et Moscou, qui soutiennent des camps opposés dans ce conflit complexe, avait volé en éclats une semaine après son entrée en vigueur, le 12 septembre.
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Pire crise humanitaire depuis la seconde guerre mondiale
Le ministre syrien des affaires étrangères, Walid Mouallem, a affirmé, samedi à l’ONU, que l’armée de Damas enregistrait d’importants succès militaires, aidée par la Russie, l’Iran et le Hezbollah libanais, et il s’est déclaré confiant dans une victoire finale.
Alep est un enjeu majeur du conflit syrien, qui a fait plus de 300 000 morts depuis 2011 et a engendré la pire crise humanitaire depuis la seconde guerre mondiale. Le régime de Bachar al-Assad en contrôle la partie ouest et assiège la partie est, tenue par les insurgés.
Depuis la fin de cette trêve, les frappes ont repris de plus belle sur Alep et l’armée syrienne a annoncé, jeudi, le début d’une vaste offensive avec « des opérations de reconnaissance et de bombardements » en prélude à « une opération terrestre » pour reprendre la totalité de la ville.
Samedi, les frappes de l’aviation russe et les barils d’explosifs largués par le régime y ont fait au moins 45 morts, dont dix enfants et quatre femmes, selon l’OSDH. La veille, au moins 47 civils avaient perdu la vie dans les bombardements.
Pour le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, le régime cible le quartier Boustane Al-Qasr car « il veut pousser les gens à partir pour les zones tenues par le gouvernement et reprendre ce secteur » proche de la ligne de démarcation.
Les ambulances ont du mal à circuler en raison du manque d’éclairage – dû aux coupures de courant – et de carburant, ainsi qu’aux gravats dans les rues, qui rendent certaines zones inaccessibles.
Des habitants et des militants ont décrit l’utilisation d’un nouveau type de projectiles qui secoue le sol comme un tremblement de terre, fait s’écrouler les immeubles et en détruit également les sous-sols, où les habitants trouvent habituellement refuge.
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