Denis Voronenkov, un ex-député russe réfugié en Ukraine et recherché par la Russie pour « escroquerie », a été tué par balles, jeudi 23 mars, dans le centre de Kiev. Vers 11 h 30 heure locale (10 h 30 à Paris), « une fusillade a eu lieu devant l’hôtel Premier Palace, une personne est morte, deux ont été blessées et sont hospitalisées », a déclaré Andreï Grichtchenko, le patron de la police de Kiev, interrogé par la chaîne 112 Ukraïna. « Je confirme que c’est Denis Voronenkov », a-t-il poursuivi, avant de préciser que la piste d’un assassinat commandité était retenue par les enquêteurs.
Le président ukrainien, Petro Porochenko, a estimé qu’il s’agissait-là d’un acte de « terrorisme d’Etat » commis par les Russes. « Voronenkov avait été l’un des principaux témoins de l’agression russe contre l’Ukraine et, en particulier, du rôle de Ianoukovitch en ce qui concerne le déploiement de troupes russes en Ukraine », a-t-il ajouté. Le Kremlin a rejeté des accusations en les qualifiant d’« absurdes ».
Un peu plus tard, le procureur général, Iouri Loutsenko, a annoncé que les enquêteurs travaillaient sur deux hypothèses : l’une liée au procès pour trahison de l’ancien président renversé, Viktor Ianoukovitch, l’autre liée à des affaires de contrebande contrôlées par le FSB, les services secrets russes. M. Loutsenko a également révélé que Denis Voronenkov était sous la protection du SBU, les services secrets ukrainiens.
Les premiers résultats de l’enquête établissent que l’ex-député est sorti de l’hôtel « avec son garde du corps » et qu’« un inconnu a ouvert le feu », selon un communiqué de la police de Kiev. Le tireur, blessé dans la fusillade, est mort à l’hôpital.
La personnalité de la victime rend l’affaire complexe, voire confuse. M. Voronenkov et son épouse, Maria Maksakova, ont tous deux été députés de la Douma russe jusqu’en septembre 2016 – lui pour le Parti communiste, elle pour Russie unie, la formation au pouvoir. Ils avaient tous deux échoué à se faire réélire, et avaient pris la fuite pour Kiev, en octobre 2016, avant de se voir accorder la nationalité ukrainienne.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article