Cameroun: Un ancien ministre condamné à 20 ans de prison

Marafa Hamidou Yaya, ancien ministre d’État camerounais en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, a été condamné à vingt ans de prison ferme mercredi par la Cour suprême camerounaise. 

Accusé d’avoir apporté sa « complicité intellectuelle » à un montage financier destiné à détourner la majeure partie des 31 millions de dollars (Ndlr, environ 24 milliards de F CFA) destinés à l’achat d’un avion neuf pour les voyages du chef de l’État, Marafa Hamidou Yaya a été condamné à 20 ans de prison par la Cour suprême.

Arrêté le 16 avril 2012, Marafa Hamidou Yaya avait été condamné par le Tribunal criminel spécial (TCS) à 25 ans de prison ferme le 22 septembre de la même année.

Clamant son innocence, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République avait fait appel.

Mais les juges de la Cour suprême ont confirmé mercredi 18 mai sa condamnation, tout en « allégeant » sa peine, qui est passée de 25 à 20 ans de réclusion.

L’avocat de l’accusé, Me Alice Nkom a confié qu’elle s’attendait à une telle issue. Elle évoque un jugement politique. Pour Me Alice,   « des instructions avaient été données, cela se sentait. On n’a plus de Cour suprême : chaque fois, leur verdict est un copié-collé, mot pour mot, de celui du TCS », s’offusque-t-elle.

Car elle ne comprend pas que pour une même affaire deux personnes soient condamnées à des peines différentes.

« Ce qui est extraordinaire dans cette affaire, c’est que Marafa a été condamné pour le détournement de 31 millions de dollars. Or,  Atangana Mebara, pourtant son successeur au secrétariat général de la présidence a été lui aussi condamné pour avoir détourné la même somme [le 6 janvier 2016 à 15 ans de prison, NDLR] », explique encore l’avocate.

Et de poursuivre, « En droit, si l’un est condamné, l’autre ne devrait pas l’être, puisque c’est la même affaire. C’est une condamnation politique », conclut-elle.

À 62 ans, Marafa Hamidou Yaya devra rejoindre une cellule du secrétariat d’Etat à la Défense de Yaoudé, lieu où il survit depuis plus de deux ans et demi.