Blessé alors qu'il franchissait la frontière, un soldat a été soigné dans un hôpital de Corée du Sud où les médecins ont dû traiter une maladie parasitaire importante. En 2015, des chercheurs avaient estimé le mauvais état de santé des Nord-Coréens à partir de l'examen de plusieurs transfuges.
C'est un drame qui en dit long sur les conditions de vie et la santé des Nord-Coréens. Lundi, un déserteur de l'armée nord-coréenne a traversé la zone démilitarisée dans le secteur de Panmunjom pour rejoindre la Corée du Sud. Blessé par des tirs des soldats nord-coréens, le déserteur parvient tout de même à traverser la frontière et à s'abriter près d'un bâtiment avant d'être récupéré par trois militaires sud-coréens.
L'homme est alors soigné par les médecins qui découvrent dans ses intestins une «quantité énorme» de vers, rapporte la BBC . Le plus long mesure 27 cm. «Je n'ai jamais rien vu de tel en vingt ans de carrière en tant que médecin» a déclaré à la presse Lee Cook-Jong, le médecin sud-coréen qui a pris en charge le blessé, dont l'état est aujourd'hui stabilisé.
«La Corée du Nord est un pays très pauvre et, comme tous les pays pauvres, a de nombreux problèmes de santé», explique à la BBC le professeur Andrei Lankov de l'université Kookmin, à Séoul. «Les docteurs sont très peu formés et travaillent avec des équipements obsolètes.»
Des indices sur l'état de santé des Nord-Coréens
En 2015, des chercheurs sud-coréens ont étudié les dossiers médicaux de transfuges nord-coréens. Ils ont constaté des taux élevés d'hépatite B, d'hépatite C et de tuberculose. Ils ont également observé un nombre important de maladies parasitaires.
Ces parasites sont transmis à l'homme par de la nourriture contaminée, par des morsures ou piqûres d'animaux ou d'insectes. Ils peuvent également passer directement par la peau.
Dans le cas de ce soldat, les médecins privilégient la première hypothèse. Selon la BBC, la Corée du Nord utilise encore des excréments humains comme engrais. Si ces excréments ne sont pas traités et sont utilisés sur des légumes destinés à être consommés crus, les parasites peuvent alors pénétrer les organismes.
L'équipe médicale a également indiqué à Reuters qu'elle avait retrouvé du maïs dans l'estomac du blessé. Le maïs importé de Chine fait partie du régime de base des Nord-Coréens. C'est la seule solution apportée par le Pyongyang à la famine qui frappe le pays depuis les années 1990.
D'après l'ONU, 18 millions de Nord-Coréens,70% de la population, manquent de nourriture.
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