L’affaire avait fait les gros titres de la presse italienne fin 2014: la rénovation de l’appartement du cardinal Bertone, ancien secrétaire d’Etat de Benoît XVI, aurait été faite par un financement illégal. Après l’ouverture d’une enquête en mars 2016, le procès s’ouvre ce mardi 18 juillet au Vatican.
Ils sont deux sur le banc des accusés : Giuseppe Profiti et Massimo Spina, respectivement ancien président et ancien trésorier de l’hôpital pédiatrique Bambino Gesù (L'Enfant Jésus), un établissement qui dépend du Saint-Siège.
Selon le promoteur de justice du Vatican, les deux hommes sont soupçonnés d’avoir, en 2014, sorti plus de 420 000 euros des caisses de l’hôpital au profit d’un entrepreneur, Gianantonio Bandera. C’est lui qui fut chargé de conduire les travaux de restauration de l’appartement du cardinal Bertone. Le contraste est saisissant, car ce logement de 300 mètres carrés est situé à quelques mètres seulement de la modeste résidence Sainte-Marthe où vit le pape François.
L’ancien bras droit de Benoît XVI s’est toujours défendu d’avoir accepté un financement illicite, mais a néanmoins remboursé 150 000 euros au Bambino Gesù fin 2015. Les deux accusés expliquent que l’argent déboursé n’était pas alloué aux soins pédiatriques dispensés par l’hôpital. Ils risquent néanmoins trois à cinq ans de prison.
Le cardinal Parolin, qui a succédé au cardinal Bertone, a expliqué que ce procès était une preuve de la volonté du pape François de mettre de l’ordre dans les finances au Vatican. Ironie de l’histoire : juste en dessous de l’appartement « du scandale » est hébergée l’AIF, l’Autorité d’information financière du Vatican, en charge de la lutte contre les fraudes et le blanchiment d’argent.
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