Un opposant vénézuélien de plus choisit de fuir le pays, et non des moindres puisqu'il s'agit du maire de Caracas, la capitale. Antonio Ledezma était détenu depuis 2015, accusé de conspirer contre le gouvernement Maduro.
Les services de l'immigration colombienne l'ont confirmé dans un communiqué. Antonio Ledezma a donc franchi la frontière, par voie terrestre, vendredi matin 17 novembre. Une traversée digne d'un scénario de film, selon l'intéressé, qui a réussi à déjouer la surveillance de sa maison et passer une vingtaine de points de contrôle. « Cela a été une traversée digne d’un film. Au total nous avons passé 29 postes de la garde nationale et de la police. Mais Dieu est grand. Je demande à ma femme et à mes filles de me comprendre. Elles ont vécu des heures d’angoisse sans savoir ou j’étais. Cette décision de partir je l’ai pris tout seul. J’espère que le peuple aussi me comprendra. »
C'est donc après un peu plus de mille jours de détention que cet avocat de 62 ans a pris la fuite.
Devenu maire de Caracas en 2009, réélu en 2013, il avait été arrêté et incarcéré deux ans plus tard, accusé par le gouvernement d'association de malfaiteurs et de complot contre le président Maduro.
Au mois d'avril cette année, Antonio Ledezma avait été assigné à résidence pour raisons de santé. Cette figure de l'opposition vénézuélienne est le dernier d'une série de personnalités à quitter le pays. A son arrivée en Colombie, il a indiqué que sa destination finale était l'Espagne.
Ledezma entend bien reprendre du service en politique, rapporte notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf. Son objectif : renverser Nicolas Maduro. M. Ledezma, qui représente l’aile droite et dure de l’opposition, a trouvé le temps de critiquer son propre camp : « Les leaders de l’opposition devraient procéder à une auto critique. Nous avons un vrai problème d’ego. Nous ne devrions nous disputer pour savoir qui sera candidat présidentiel, nous devons agir pour en finir avec ce gouvernement ».
Ledezma promet aussi de réaliser « un pèlerinage » à travers le monde pour défendre les droits de l'homme dans son pays. « Ma voix, dit-il, se joint au chœur des Vénézuéliens qui ont demandé de l'aide à la Colombie ». Selon les chiffres que Bogota a publiés fin octobre, ils sont 470 000 à vivre légalement ou clandestinement dans le pays voisin, pour des raisons politiques ou économiques.
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