Après le meurtre d'un couple d'agriculteurs dominicains à Pedernales, crime pour lequel les Dominicains tiennent pour responsables trois hommes d'origine haïtienne, les tensions sont vives. La population locale a posé un ultimatum aux Haïtiens pour que ceux-ci quittent la ville et la République dominicaine.
Plusieurs centaines d'Haïtiens ont fui lundi 12 soir la République dominicaine par peur des violences. Ces familles se sont réfugiées dans la première ville haïtienne après la frontière, Anse-à-Pitre. La commune est très pauvre, aussi plusieurs associations leur portent-elles assistance.
Parmi elles, le service jésuite aux migrants. Jean-Robert Déry en est le directeur. Il sait que, vue cette précarité, ces Haïtiens vont retraverser la frontière, malgré le racisme qu'ils subissent. « Leur vie est en République dominicaine, donc quand le calme reviendra, ils retourneront en République dominicaine. Mais le racisme est toujours là dans leur quotidien. Il y aura toujours des confrontations entre les Haïtiens et les Dominicains en République dominicaine. Parce que parfois ils veulent "dominicaniser" la République dominicaine, ce qui veut dire non seulement sans les Noirs mais seulement les Dominicains qui sont nés de parents dominicains. Ils renvoient en Haïti des Dominicains noirs. Le simple fait d'être noir fait de nous une cible en République dominicaine. »
Suite aux incidents de Perdernales, des concertations ont été initiées entre les autorités des deux pays, mais pour l'heure aucune mesure concrète n'a été prise pour apporter une solution durable à ce racisme.
Chérubin Joseph est le président de l'association des travailleurs haïtiens en République dominicaine. Il égrène des exemples des actes racistes qui sévissent à l'égard des Haïtiens.
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