L’« Attonvlè » ou cérémonie de purification de la jeune fille pubère en pays Agni fera l’objet d’un festival régional à Abengourou, en vue de valoriser et vulgariser ce pan de la tradition en perdition dans l’Indénié-Djuablin, a annoncé la deuxième vice-présidente du conseil régional chargée des questions de santé, d’environnement, d’affaires sociales, du genre et du culte.
« L’Attovlè ou Manzamouan doit être remis sur scène et retrouve la place qui est la sienne dans notre culture pour être pérennisé », a suggéré Brou Kuha Marguerite, porteuse du projet, précisant que le festival aura lieu lors des festivités de l’indépendance le 07 août 2021 à Abengourou.
Selon Mme Brou Kuha, l’Attonvlè, c’est la fille pubère qui vient de voir pour la première fois ses menstrues. « A cette occasion, un rituel est fait pour purifier l’adolescente qui rentre dans le cercle des femmes et qui va se marier après un moment et procréer », a expliqué la vice-présidente du conseil régional de l’Indénié-Djuablin.
Elle a souligné le caractère important de ce rituel d’initiation qui confère à la femme sa dignité et le respect dans la communauté. « À l’époque, la jeune fille qui n’a pas subi le rituel pour être purifiée, est mal vue dans la société. Et l’enfant qu’elle met au monde est appelé « Amou » (enfant maudit) qui n’est pas accepté au sein de la communauté », a dit Brou Kuha.
L’Attonvlè, poursuit-elle, est aussi une forme d’éducation pour la jeune fille sur sa vie sexuelle, sa vie de mère et permettait à la femme d’être stable dans sa vie de couple grâce aux conseils de la maman. « Ce sont des faits qui ne sont pas trop usuels de nos jours », a fait remarquer la deuxième vice-présidente du conseil régional, estimant que, dans une communauté modernisée et « happée par la dépravation », ce pan de la tradition Akan doit retrouver l’étoffe culturelle Agni pour lutter contre les grossesses non désirées et précoces en milieu scolaire.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article