Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo vont se retrouver le 27 juillet au palais présidentiel, à Abidjan. Une rencontre préparée en coulisses depuis plusieurs jours.
Dix ans après la guerre qui les a opposés et qui a mis la Côte d’Ivoire à genoux, les deux anciens adversaires vont se retrouver le 27 juillet. Le président ivoirien l’a annoncé à son gouvernement lors du conseil des ministres, ce mercredi. Cette rencontre a ensuite été officiellement annoncée par Amadou Coulibaly, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Il a expliqué qu’« il y a eu un contact » entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, ces derniers jours, pour préparer ce rendez-vous symbolique, censé incarner leur réconciliation, dix ans après la crise post-électorale qui a déchiré le pays et fait plus de 3 000 morts.
Échange téléphonique
Le président ivoirien avait déjà informé son cercle restreint, avant d’en faire l’annonce à ses ministres, de son intention d’organiser cette rencontre, qui se tiendra au Petit Palais de la présidence. Selon nos informations, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo ont échangé par téléphone, la semaine dernière, pour convenir ensemble des détails de l’évènement. Dès son retour en Côte d’Ivoire, le 17 juin dernier, Laurent Gbagbo avait fait passer le message au chef de l’État ivoirien de sa volonté de le rencontrer. Il souhaitait, selon nos sources, le remercier d’avoir facilité son retour au pays et aborder avec lui les questions relatives au processus de réconciliation en cours.
Si dans l’entourage d’Alassane Ouattara, on met en avant l’agenda chargé du président ivoirien pour expliquer le temps qu’a pris l’organisation de cette rencontre, la présidence ivoirienne a, selon nos sources, peu apprécié le fait que Laurent Gbagbo refuse de faire escale au Pavillon d’honneur de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny. Plusieurs déclarations publiques de l’ancien président ivoirien ont également crispé au sein du palais.
Au centre de la scène politique
Depuis son retour en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo est en effet au centre du jeu politique ivoirien. Alors que ses partisans insistent volontiers sur son souhait de travailler en faveur de la réconciliation nationale, l’ex-président s’est montré souvent offensif et a rappelé, à plusieurs reprises, qu’il comptait toujours jouer un rôle politique.
Les 10 et 11 juillet, le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) a été reçu par son nouvel allié Henri Konan Bédié, le patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dans son fief de Daoukro. Lors de cette rencontre très médiatisée, les deux anciens chefs d’État ont affiché leur alliance face à leur rival commun Alassane Ouattara.
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