En Côte d’Ivoire, c’était un incontournable des fêtes de fin d’année : les pintades de brousse ou d’élevage, à la chair plus goûteuse que celle du poulet. Mais devenue trop chère, la pintade est désormais considérée comme un mets de luxe.
Au marché de volailles de la Palmeraie, c’est l’effervescence. Les bêtes s’agitent dans leurs poulaillers sans savoir le sort qui les attend. Et une demi-douzaine de clients sont alignés sur le banc en rang d’oignon, attendant qu’on coupe la tête et qu’on déplume pour eux leur futur plat de résistance.
Victoire est venue préparer le réveillon avec ses amis, et elle a déjà choisi le menu : « J’ai décidé de cuisiner de la pintade aujourd’hui, parce que c’est Noël. Il y aura de la sauce arachide avec de la pintade et des grillades de pintades ! Mais c’est difficile de trouver la pintade au marché, actuellement, parce que ça coûte vraiment cher », dit-elle
Le poulet, autre volaille plébiscitée
Papis, le vendeur, le reconnaît : d’année en année, la pintade disparaît des tables de fêtes. Son prix est devenu prohibitif, ici 6 000 à 9 000 francs CFA, et les clients lui préfèrent le poulet qui pâtit moins de l’inflation.
« À Noël, si tu as les moyens, tu viens acheter trois pintades. Mais maintenant, les temps sont durs. Tu peux acheter deux poulets à 5 000 francs CFA, quatre poulets à 10 000. Donc, c’est mieux pour toi d’acheter les quatre poulets à 10 000, plutôt que deux pintades à 12 000, si tu n’as pas les moyens », assure-t-il.
Car le poulet est sorti gagnant de l’essor de l’aviculture ivoirienne. Depuis les barrières douanières mises en place par le gouvernement en 2005, sa production a été multipliée par quatre. La filière est considérée par les éleveurs comme plus facile et plus rentable que la fragile pintade.
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