Le ministère de l’Environnement et du Développement durable, qui conduit une opération de dépollution au regard de la persistance des odeurs dans les baies de la lagune Ebrié et du canal d’Anoumabo dans la commune de Marcory à Abidjan, veut à terme, parvenir à la restauration de ce canal, objet d’agression multiples par les riverains.
« Il faut restaurer le canal, il est en train d’être bouché. Il était à une largeur de 100 mètres, aujourd’hui avec le remblayage, nous devons être autour de 25 mètres. La solution c’est de faire en sorte que le canal soit restauré et donc, nous sommes venus voir comment trouver des solutions idoines pour régler définitivement ce problème », a indiqué lundi 6 février 2023, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Jean-Luc Assi.
Il a expliqué lors d’une visite de terrain à Abidjan, que depuis qu’il y a la saison sèche, il y a des odeurs qui remontent dans tout Abidjan, qui vont jusqu’au Plateau.
« Nous avons essayé de chercher la cause. Un certain nombre de points critiques ont été identifiés par les techniciens. Nous sommes là pour regarder et voir quelles sont les solutions qu’on peut apporter à la réduction des odeurs », a indiqué M. Assi.
Selon lui, il y a un certain nombre d’infrastructures à réaliser, car, tout le canal a été remblayé et est en train d’être fermé.
« Une fois que le canal est fermé, toutes les eaux usées qui viennent s’accumulent à l’intérieur de l’eau et bien évidemment, ça va se décomposer et produire des odeurs », a-t-il déploré, notamment les canalisations d’eau usées des personnes qui habitent en amont qui se déversent directement dans la lagune.
« Après la dépollution, il va falloir faire des aménagements. Les gens normalement n’ont pas le droit de construire moins de 100 mètres de la rive. Nous allons faire respecter cela. Après il va falloir sécuriser la zone par des aménagements, des systèmes d’assainissement. Nous sommes là pour régler les points critiques qui vont pouvoir permettre de neutraliser les odeurs, les substances olfactives mais ce n’est pas la solution définitive, elle est temporaire », a-t-il exprimé.
Pour M. Assi, à termes, il va falloir trouver des solutions qui demandent de gros investissements, notamment la restauration entière du canal. « En amont, il faut régler le problème pour ne pas que les eaux usées se déversent dans la lagune et le ministre de l’Assainissement est en train d’adresser la question », a-t-il conclu.
La directrice générale adjointe de ENVIPUR, structure en charge de la dépollution du site, Anne Marie Kouassi Epse Zoulou, a assuré que le traitement des odeurs est la priorité en ce moment.
« Nous sommes ici pour le traitement des nuisances olfactives. Pour résoudre le problème du canal d’Anoumabo, il est important de regarder le problème à la source pour éviter qu’il y ait des connexions dans le canal, pour éviter qu’il y ait des déversements par branchement direct », a-t-elle indiqué.
Elle a expliqué que sa structure est également présente, pour anticiper sur les activités qui seront réalisées pour restaurer ce canal, en amont du processus pour le traitement des odeurs, de sorte que, tant la population que la résidence du président de la République, ne soient impactés par ces odeurs.
« Aujourd’hui, nous utilisons un produit neutralisant et ce produit interagit sur les H2S », a-t-elle exprimé.
Le canal d’Anoumabo a été construit dans la période 1978-1984. Son but est de permettre l’évacuation des eaux pluviales des communes de Marcory et de Koumassi, vers la lagune Ebrié. Initialement ce canal est long de 5 km avec une largeur estimée à 100 mètres et une profondeur moyenne de sept mètres.
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