Ce mardi 12 octobre, le président ivoirien est invité à dîner par son homologue français. Les deux chefs d’État doivent évoquer les dossiers ouest-africains les plus sensibles.
Ce mardi 12 octobre, le président ivoirien Alassane Ouattara est invité à dîner à l’Élysée par son homologue français, Emmanuel Macron. Alors qu’ils n’ont pu se voir durant le mois d’août comme ils le souhaitaient, les deux chefs d’État ont profité d’un voyage privé du président ivoirien pour organiser cette rencontre. Au menu de ce repas, les sujets les plus brûlants d’Afrique de l’Ouest : les transitions au Mali et en Guinée.
Fermeté
Sur le Mali, Alassane Ouattara doit réaffirmer à Emmanuel Macron la position ivoirienne sur l’arrivée éventuelle de mercenaires russes affiliés à la nébuleuse Wagner. Sur la même ligne que Paris, le président ivoirien se dit formellement opposé à leur déploiement dans le pays voisin. Afin de faire face aux groupes jihadistes, il est prêt à augmenter le nombre de soldats déployés au sein du contingent ivoirien de la Minusma, qui est actuellement de 650 hommes basés à Tombouctou.
Alors que l’hypothèse d’un report du scrutin devant mettre fin à la transition se dessine à Bamako, Alassane Ouattara doit souligner sa fermeté. Comme ses pairs de la Cedeao, il exige que les élections se tiennent le 22 février 2022, comme prévu, et il envisage dans le cas contraire des sanctions ciblées à l’encontre de tous les responsables de la transition, qu’ils soient militaires ou civils.
Bienveillance
En Guinée, le président ivoirien souhaite que la transition s’achève dans six mois et que les élections soient suivies de près par la communauté internationale. Il va exprimer de sa vive inquiétude face à la situation d’Alpha Condé, toujours aux mains des putschistes qui l’ont renversé le 5 septembre denier et que la Cedeao considère désormais comme « otage ».
Néanmoins, Alassane Ouattara doit faire part à Emmanuel Macron de son impression positive sur Mamadi Doumbouya, à la suite de leur rencontre à Conakry, le 17 septembre dernier. En outre, le chef d’état-major ivoirien, Lassina Doumbia, connait bien le président de la transition guinéenne, avec lequel il a suivi les cours de l’Institut des hautes études de défense nationale, à Paris, en 2014.
Alassane Ouattara et Emmanuel Macron vont également évoquer des sujets ivoiriens, au premier rang desquels la finalisation de la mise en oeuvre du troisième Contrat de désendettement et de développement (C2D), d’un montant de 751 milliards de francs CFA, ainsi que le statut de juridique de l’Académie internationale de terrorisme (AILCT), à Jacqueville, qui n’a pas encore été fixé.
Dominique Ouattara et Brigitte Macron ne seront pas à ce dîner : les deux femmes, qui s’apprécient beaucoup, se sont déjà rencontrées vendredi 8 octobre autour d’un déjeuner. C’est ce jour-là que le dîner entre les deux chefs d’État a été organisé.
Revenu à Paris de sa résidence de Mougins dans la journée du 12 octobre, Alassane Ouattara est en France depuis cinq jours pour un séjour privé. Il doit regagner la Côte d’Ivoire à la fin de la semaine.
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