L'Autorité nationale de la presse (ANP), le régulateur de la presse écrite et numérique en Côte d'Ivoire, a suspendu le journal pour parutions et l'un de ses journalistes pour un mois, suite à des « manquements ».
La décision, prise en Conseil de discipline le 21 avril 2022, porte notamment sur des sanctions applicables au quotidien Le Temps édité par l'entreprise de presse Cyclone Sarl et au journaliste Guigrei Dallou Simplice alias Simplice Allard, auteur de l'article incriminé.
L'article incriminé, à l'origine de cette mesure, a été publié par le quotidien dans son édition numéro 5.446 du jeudi 14 avril 2022. Il est intitulé « Après la visite de Gbagbo aux Wê/Le parti au pouvoir en perte de vitesse/Ce qui inquiète le régime ».
Dans cet article, l'auteur, selon le régulateur, s'essaie à une analyse du contexte sociopolitique depuis le retour de l'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, en Côte d'Ivoire. Cependant, l'article contient « de nombreux manquements au code de déontologie du journaliste ».
A l'entame de son article, le journaliste plante un décor alarmiste de la situation sociopolitique en Côte d'Ivoire, en ces termes : « peur panique au sommet du Rhdp (...) où le souverain Ouattara lui-même ne sait plus où donner de la tête ».
Poursuivant son analyse, l'ANP note que le journal s'autorise des écrits injurieux, des expressions malveillantes et offensantes à l'encontre du président de la République, en écrivant « Alassane Ouattara sait qu'il ne pèse pas lourd dans l'électorat ivoirien, sinon, il n'userait pas de violence pour s'imposer ».
« Les Ivoiriens le vomissent comme on vomirait un corps abject qui rentre dans la bouche par inadvertance. Et il y a plusieurs raisons à cette révulsion populaire. Mais, la principale cause reste sans conteste, le recours à la violence pour un oui ou pour un non et le pic a été atteint avec la déportation de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale », a-t-il ajouté.
L'ANP dénonce « l'apologie de la violence, l'irrévérence envers le chef de l'Etat, l'incitation des populations à la haine et à la détestation, un procès d'intention, des accusations sans fondements et de la manipulation de l'information ».
Pour l'organe de régulation, « les manquements relevés dans l'article en cause sont de nature à nuire à la paix et la cohésion sociale ».
Le droit fondamental du journaliste d'informer et d'éveiller les consciences comporte des limites et des règles déontologiques.
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