Un atelier bilan des résultats du projet de participation des jeunes à la prévention et à la gestion des conflits identitaires liés à la profanation et à l’exploitation des forêts sacrées dans le département de Biankouma, s’est ouvert, mardi 17 août 2021 à Man, à l’initiative du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Durant trois jours, le PNUD et l’UNESCO ainsi que tous les différents partenaires du projet notamment, les ministères ivoiriens en charge de la réconciliation et de la culture, les autorités locales, les ONG, les leaders traditionnels et communautaires dresseront le bilan global des résultats du projet afin de capitaliser les bonnes pratiques et consolider les acquis en matière de consolidation de la paix et de protection des forêts et sites sacrés.
Pour le préfet du département de Biankouma, Hamilton N’guessan, ‘’ce projet est salutaire’’ parce qu’il a permis de réduire les conflits dans la localité. Aussi, appelle-t-il ses administrés ‘’à faire de sorte à maintenir les acquis du projet afin que cela fasse tache d’huile dans le département de Biankouma, voire au-delà.’’
Cette initiative du PNUD et l’UNESCO, qui a consisté à faire la promotion des jeunes dans la consolidation de la paix, a permis entre autres de mettre en place et de former cinq comités de paix composés de 10 membres chacun dont 30% de femmes dans le département.
Ainsi, des leaders communautaires ont bénéficié d’un renforcement de capacité sur la gestion des conflits, des rumeurs etc. Plusieurs jeunes (hommes et femmes) ont été formés à des métiers notamment de pépiniéristes et de l’artisanat. Également, 17 infrastructures communautaires (hydraulique, moulins, écoles primaires, foyers de jeunes et préaux de prévention et résolution de conflits) au profit des populations des localités de Gandié, Gbonné, Dio, Gbombelo et Biankouma ont été réalisées.
Pour détourner les communautés de l’infiltration et de l’exploitation des forêts sacrées puis leur orientation vers des activités alternatives, 27 initiatives socioéconomiques de rapprochement communautaire dans les domaines de l’élevage de porcs, poulet de chairs, moutons, l’apiculture et le maraichage, de l’artisanat, de la médecine traditionnelle, de commercialisation de mets culinaires, de festivals et du tourisme ont aussi été réalisées.
Le projet a permis de faire un inventaire des fonctionnalités et des essences végétales des forêts sacrées en vue de leur restauration et la dynamisation des valeurs patrimoniales et des essences végétales desdites forêts.
Par ailleurs, 11 forêts sacrées d’une superficie de 13,83 hectares et trois lieux sacrés d’une superficie totale de 0,19 hectare ont été délimités, géolocalisés et matérialisés avec des haies par les communautés.
Selon les initiateurs du projet, ces actions de délimitation et de matérialisation des limites devront permettre d’éviter les infiltrations de ces lieux sacrés et de réduire ainsi les conflits liés à leur profanation.
Au terme de ce projet, le représentant du coordonnateur résident du système des Nations Unies en Côte d’Ivoire, Nina Yasmine Koffi s’est dit satisfaite, vu l’engouement qu’a suscité le projet chez les communautés.
« On a écouté l’équipe de mise en œuvre du projet qui a relaté tous les résultats du projet et comment cela a affecté la vie des bénéficiaires, çà c’est quelque chose de très important », a-t-elle relevé.
Financé par le fonds de consolidation de la paix à hauteur de 1 500 000 USD, ce projet piloté conjointement par le PNUD et l’UNESCO d’une durée initiale de 18 mois, a débuté le 1er janvier 2020 et s’achèvera le 27 août 2021 suite à une extension de trois mois. Le projet a couvert le département de Biankouma situé à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, précisément dans les localités de Gandié, Gbonné, Dio, Gbombelo et Biankouma.
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