Une centaine de producteurs ivoiriens de manioc a été formée
à l’utilisation d’une application intelligente pour la détection des maladies
virales du manioc dans le cadre du projet West african virus epidemiology
(Wave). Un atelier de restitution des activités du projet qui s’est déroulé
dans les départements de Bouaké, Yamoussoukro, Dabou et Jacqueville, a eu lieu
le vendredi 26 novembre 2021 à Dabou.
Selon le coordonnateur du projet, Dr Kouassi Nazaire, l’utilisation
de l’application Suru n’a pas été du tout facile dans les débuts. Mais chemin
faisant, les producteurs de manioc des quatre (4) départements concernés par le
projet se sont familiarisé à ladite application installée sur smartphone.
« Je voudrais
féliciter les producteurs de manioc. Vous avez contribué à l’atteinte des résultats
de ce projet Wave. C’était difficile l'utilisation de l'application mais vous
avez fait l'effort. Aujourd’hui vous la maîtrisez parfaitement », s’est-il
réjoui.
Poursuivant, l’enseignant chercheur à l’Unité de formation
et de recherche (UFR) de Biosciences à l’Université Félix Houphouët-Boigny a
fait noter que « cette activité a
débouché sur le renforcement des capacités 352 producteurs / multiplicateurs
afin de corriger les difficultés d’utilisation de l’application qui se sont
présentées à eux ».
En outre, 1084 producteurs et multiplicateurs, dont 68% d’hommes
et 32% de femmes, ont été sensibilisés aux conséquences des maladies du manioc.
Parmi ces bénéficiaires, 500 ont été sélectionnés suivant des critères. En l’occurrence
savoir lire et écrire, être familier avec le smartphone et en disposer.
Sur les 500 sélectionnés, 50 ont été distingués en tant que
meilleurs utilisateurs. Toutefois, le prix du meilleur des meilleurs est revenu
à Marius Gnagne du village d’Armébé.
Il est bon de savoir qu’en Côte d’Ivoire, le manioc occupe
le deuxième rang des cultures vivrières après l’igname, avec une production estimée
à environ 5 millions de tonnes en 2018 (FAOSTAT, 2019). Le manioc est l’aliment
de base pour près de 800 millions de personnes dans le monde, dont près de 500
millions d’africains. Bien que l’Afrique soit le plus grand producteur mondial
de manioc (61%), le rendement moyen est paradoxalement le plus faible avec 9
tonnes/ha comparé à l’Asie qui affichait un rendement de 21,5 t/ha (FAOSTAT,
2019). En 2018, le rendement national a été seulement de 6,2 t/ha contre 20
t/ha au Ghana et 23 t/ha en Indonésie.
Ce faible rendement peut s’expliquer par plusieurs facteurs
dont l’indisponibilité du matériel végétal de plantation ou des boutures de
bonne qualité, la faible connaissance et le non suivi des itinéraires
techniques et surtout la mauvaise gestion des maladies virales qui peuvent occasionner
40 à 90% de perte de rendement.
En effet, les différents acteurs (producteurs,
multiplicateurs, techniciens agricoles) n’ont pas une bonne connaissance des
symptômes des maladies du manioc. Ainsi, ils sont les premiers agents actifs de
la propagation et du maintien de ces maladies qui se transmettent
essentiellement par l’utilisation de boutures infectées pour la création des
plantations.
Le projet financé par le FCIAD/FIRCA a permis la formation
et la diffusion de l’utilisation d’une application intelligente installée dans
un téléphone portable de type smartphone pour la détection des maladies du
manioc. Cette application permet aux agents de développement agricole, les
fournisseurs de matériel végétal et les producteurs de manioc d’être plus
efficaces et autonomes dans l’identification des maladies et autres dégâts dans
les champs de manioc. Ainsi, les producteurs ont été formés et sont capables
d’éviter d’utiliser les boutures déjà infectées dans la mise en place de
nouveaux champs de manioc.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article