Entre délimitation, sécurisation, résilience des populations, le gouvernement, à travers la Commission nationale des frontières, est à la tâche pour apporter les meilleures réponses aux problématiques liées à la gouvernance des frontières pour un développement durable de ces espaces.
La Côte d'Ivoire partage 3 689 km de frontières dont 3 109 km de frontières terrestres. Elle fait frontière avec cinq pays, notamment le Liberia (715 km), le Ghana (668 km), la Guinée (610 km), le Burkina Faso (584 km) et le Mali (532 km).
Selon le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2014), le nombre d’habitants dans les régions frontalières est estimé à 8 038 711 personnes, soit 28,62% de la population nationale. Environ 733 420 personnes vivent dans les villages et campements frontaliers. Et au moins 77% de ces populations ont un intérêt dans le pays voisin.
Les enjeux liés à la gestion des frontières sont donc d’une importance stratégique pour le développement socio-économique et l’avenir de la Côte d’Ivoire.
Pour adresser les problématiques liées à la gouvernance des frontières (délimitation, sécurisation, résilience des populations, développement durable…), le gouvernement a mis en place la Commission nationale des frontières de Côte d’Ivoire (CNFCI) par Décret n° 2017- 462 du 12 juillet 2017 et son Secrétariat exécutif par Décret n°2020-129 du 29 janvier 2020.
Depuis, cette Commission multiplie les rencontres et les actions pour la démarcation. Le processus de matérialisation est engagé avec certains pays limitrophes.
Ainsi, le 19 février 2021 à Abidjan, a été installée la Commission mixte paritaire de matérialisation (CMPM) de la frontière Côte d’Ivoire-Burkina Faso. Le 9 juillet 2021, c’était le tour de la Commission technique mixte de matérialisation de la frontière Côte d’Ivoire-Guinée.
Les membres de ces commissions travaillent à aboutir au tracé des frontières et, par la suite, à la matérialisation avec des bornes ou autres instruments visibles.
Les régions frontalières font aussi l’objet d’une attention toute particulière. La montée des extrémismes rend urgentes les actions de sécurisation dont un des aspects est la lutte contre les vulnérabilités.
Et la promesse contenue dans le programme « Une Côte d’Ivoire solidaire » de permettre « à chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien de continuer à bénéficier de conditions de vie meilleures, partout en Côte d’Ivoire », a une résonance particulière dans les zones frontalières où les populations, du fait de leur éloignement, peuvent avoir un sentiment d’abandon. L’Etat poursuit et renforce les investissements pour offrir à ces populations un cadre de vie agréable en réduisant le déficit infrastructurel.
Le deuxième Programme social du gouvernement (PSGouv 2022-2024) met un accent particulier sur la lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du Nord compte tenu du contexte sécuritaire dans la sous-région.
S'inscrivant dans la même dynamique, la CNFCI a mis en œuvre 42 micro-projets à impact rapide dans les régions du Bounkani et du Tchologo. Il s’agit, précisément, de l’équipement des écoles primaires des départements de Doropo, Téhini et Kong de plus de 700 tables et bancs scolaires, de la réhabilitation de cantine scolaire à Kalamon (Doropo) et de la réhabilitation de plusieurs pompes hydrauliques villageoises dans les sous-préfectures de Téhini, Tougbo, Danoa et Sikolo.
En plus des micro-projets, les acteurs s’intéressent également au renforcement de la cohésion sociale. On note la création de Comités de veille et de sensibilisation dans les villages frontaliers, de Comités d’alertes précoces et la mise en place de la Task force des acteurs des frontières.
Et pour impulser de nouvelles stratégies de sécurisation et de développement durables des espaces frontaliers en Afrique, la CNFCI va organiser un forum international biennal dénommé « Abidjan Border Forum » (le Forum des Frontières d’Abidjan) dont le lancement aura lieu, le 30 juin 2022 à Abidjan. Ce forum rassemblera les différents acteurs, partenaires et autres personnes ressources et morales intéressés par les thématiques des frontières et dont le slogan est « For a sustainable development of our border’s areas » (Pour un développement durable de nos espaces frontaliers).
La Commission envisage de créer un cadre de mise en réseau, d’échange d’idées, de partage d’expériences afin que, mieux que des lignes de séparation, les frontières deviennent des vecteurs de paix, de sécurité et des passerelles d’intégration des nations et des peuples.
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