La directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, a exprimé la préoccupation de l’agence de l’ONU suite à la confirmation d’un cas d’Ebola en Côte d’Ivoire.
« Il est extrêmement préoccupant que cette épidémie ait été déclarée à Abidjan, une métropole de plus de quatre millions d’habitants », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, dans un communiqué dont l’AIP a eu copie lundi 16 août 2021.
Le ministère ivoirien de la santé a confirmé, samedi 14 août 2021, le premier cas de maladie à virus Ebola dans le pays depuis 1994. L’annonce a été faite après que l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire a confirmé la présence du virus Ebola dans des échantillons prélevés sur une patiente en provenance de Guinée, qui avait été hospitalisée à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire.
La directrice dit, toutefois, rester confiante en la capacité de réaction du pays.
« Cependant, l’essentiel de l’expertise mondiale en matière de lutte contre la maladie à virus Ebola se trouve ici, sur le continent, et la Côte d’Ivoire peut tirer parti de cette expérience pour accélérer la riposte. Il s’agit de l’un des six pays auxquels l’OMS a récemment fourni un appui dans le but de renforcer la préparation à la lutte contre la maladie à virus Ebola et ce diagnostic rapide montre que la préparation porte ses fruits », soutient-elle.
L’OMS apporte un appui dans le cadre de la coordination des activités transfrontalières de lutte contre la maladie à virus Ebola. Aujourd’hui, 5000 doses de vaccin anti-Ebola, qui ont été obtenues grâce au soutien de l’Organisation pour combattre l’épidémie en Guinée, seront acheminées vers la Côte d’Ivoire grâce à un accord entre les ministères de la santé des deux pays.
Un avion décollera bientôt d’Abidjan pour recueillir les doses de vaccin qui serviront à vacciner les personnes à haut risque, surtout les agents de santé, les premiers intervenants et les contacts des cas confirmés.
Le personnel de l’OMS basé en Côte d’Ivoire prête son concours à l’enquête sur ce cas. En outre, une équipe multidisciplinaire d’experts de l’OMS couvrant tous les aspects essentiels de la riposte sera déployée rapidement sur le terrain. Ces experts faciliteront le renforcement de la prévention et le contrôle d’infections dans les établissements de santé, tout en fournissant un appui aux activités de diagnostic, de recherche des contacts, de traitement et de sensibilisation des communautés, qui doivent prendre une part active à la riposte.
La Côte d’Ivoire a notifié la flambée épidémique conformément au Règlement sanitaire international, et l’OMS ne recommande aucune restriction de voyage à destination ou en provenance du pays.
Bien que la Côte d’Ivoire ait des frontières communes avec la Guinée et le Libéria, qui ont été durement frappés par Ebola entre 2014 et 2016, le pays n’a enregistré aucun cas confirmé de la maladie à virus Ebola depuis 1994, l’année où un scientifique avait été infecté durant une épidémie chez les chimpanzés.
La maladie à virus Ebola est une pathologie grave, souvent mortelle, qui touche les êtres humains et d’autres primates. Les taux de létalité ont varié de 25 à 90 % lors des épidémies précédentes. Néanmoins, il existe désormais un traitement efficace, et si les patients sont pris en charge à un stade précoce de la maladie, avec en parallèle des soins de soutien, leurs chances de survie s’améliorent considérablement, rassure l’OMS.
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