L'ivoirien Ernest Youkou Hié veut jouer sa partition dans la
valorisation des us et coutumes de la Côte d'Ivoire. Et son œuvre intitulée «
Histoire et découverte du mariage chez les peuples Kroumen de Côte d’Ivoire,
des origines à nos jours », se veut forcément un retour aux sources, surtout
pour la nouvelle génération. C'est cet ouvrage qu'il a présenté au public le
week-end dernier, à Abidjan Marcory.
« Nous avons perdu certains habitudes dans les villages. Les
doyens qui enseignaient les jeunes sous l’arbre, ça n’existe plus. L’objectif
en écrivant cet ouvrage est de laisser à la nouvelle génération les armes
culturelles et traditionnelles pour affronter les réalités du pays Kroumen. Les
jeunes dans nos villages ne savent même pas les étapes constitutives du
mariage. Et pourtant, il faut que nous existions par nos cultures. C’est dans
le but d’instruire sur le plan coutumier nos enfants », a-t-il indiqué lors de
la cérémonie de dédicace de cet ouvrage. C’était devant un parterre de
personnalité notamment la porte-parole de Générations et peuples solidaires
(GPS), Koné Minata épouse Zié, qui s’est félicitée de l’initiative d’un tel
livre qui servira de boussole aux jeunes de ce terroir.
L’auteur est membre fondateur de GPS. La critique littéraire
de cet ouvrage d’une soixantaine de pages a été faite par Léonce Kamano, son
confrère écrivain. Selon lui, « écrire sur l’histoire du mariage en pays
Kroumen, c’est écrire sur un pan important de notre histoire. Les premières
pages commencent par une citation bien connue de Amadou Hampâté Bâ qui dit et
je cite : « un vieillard qui meurt en Afrique, c’est une bibliothèque qui brûle
».
Aujourd’hui, nous devons refuser cette assertion ». Car
dira-t-il, « c’est la non-retranscription des connaissances, la
non-conservation du savoir des vieillards qui les font brûler ensemble avec les
bibliothèques qu’ils renferment. Youkou Hié ayant bien compris cela s’engage
sur le chemin de l’immortalisation de nos valeurs, de nos traditions. Il
incruste la région, rend visite aux sachants, se déplace vers des sources
fiables pour recueillir des données ». Chez les peuples Kroumen, le mariage
revêt toujours ses habits d’apparat pour paraître majestueux et resplendissant.
« C’est pourquoi, avant toute cérémonie de mariage, on procède au cérémonial du
cola. D’ailleurs, il en est ainsi de toutes les cérémonies importantes en pays
Kroumen », fait noter Léonce Kamano.
A l’en croire, « l’auteur nous convie au déroulement du
mariage traditionnel chez les peuples Kroumen. Il relève les conditions à
remplir par le jeune homme pour prétendre se marier. Ainsi, il rappelle les
conditions physiologiques, morales du prétendant avant de montrer les voies à
explorer pour conquérir la jeune femme. A ce niveau, quatre procédures et non
des moindres sont à noter à savoir : l’annonce des fiançailles (appelée taman
ou tamanbo) ; l’opération de charme (appelée gnonogbo) ; le versement partiel
de la dot (appelée dôdé) ; le versement intégral de la dot (appelée hôhô) ».
Ces quatre formalités, selon l’auteur Youkou Hié, doivent « être obligatoirement
remplies pour ouvrir la voie de la célébration de cette union. L’auteur
ausculte également tous les aspects de ces quatre procédures. Il donne les
détails de la composition des éléments en nature et en espèce dans chacun des
cas et nous instruit sur les différentes voies à explorer pour déboucher sur le
mariage.
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