Il est des plumes comme celle de Fatou Diomandé dont on ne se lasse pas. Tant elles savent maintenir le lecteur en haleine. En effet, elle fait partie de cette nouvelle génération d’écrivains ivoiriens prolifiques, qui ont fait leur entrée en littérature de façon remarque. Et cette auteure continue de faire rassurer plus d’un, à travers son talent avec son deuxième roman La promesse offert aux mordus de la prose. Découvrons-le.
Par : Boris Anselme Takoué
Alors que le couple Essoh
et ses invités célèbrent la fête du réveillon de la Saint-Sylvestre à domicile
dans une ambiance féerique, un coup de fil urgent vient interrompre leur soirée
inédite. La raison ? Le ministre de
la Santé du pays, Charles Levry (brillant professeur en médecine pédiatrie et
ami de la faculté de médecine au Canada de M. Essoh) sollicite celui-ci pour
s’occuper de l’opération de son épouse qui a eu un AVC. Il faut rapidement
faire cette opération, selon lui, pour « dégager l’embole qui bouche
l’artère qui empêche le sang d’irriguer son cerveau ».
Alexandre Essoh est
désolé de lui avouer son impossibilité de satisfaire son souhait, sous prétexte
d’avoir trop levé le coude durant la fête. Le ministre ne veut pas entendre
raison. Il insiste maintes fois, tout en le suppliant, avec les mots qui vont
avec. L’homme finit par accepter par amitié. En partageant la nouvelle à sa
femme, elle s’oppose à cause de son état d’ivresse. Mais M. Alexandre Essoh
s’en est allé tenter de sauver une vie.
Malheureusement, le médecin rate l’opération et la femme du ministre décède par la suite. En apprenant cette mauvaise nouvelle, le ministre de la Santé accuse ouvertement et vêtement son ami d’avoir tué sa femme et le menace de lui faire payer cette erreur. Dès lors, M. Essoh est contraint à l’exil…
Un roman captivant
Après la lecture dudit
roman comprenant 15 chapitres et faisant 285 pages, on ne peut pas être
indifférent. Certes, le sujet est du déjà entendu, mais la narration n’est pas
du déjà vue. Et c’est en cela que cette auteure a du mérite.
Le sujet de la migration
est le prétexte sur lequel l’autrice s’appuie pour faire prendre conscience. Plus
qu’un récit, on se rend compte que ce roman est une histoire sociale des pays émergeants
africains qui sont bien en proie à toutes sortes de difficultés…
Mais ce qui plait en le
lisant, c’est qu’au fil des pages, le texte est allé au-delà de présenter
simplement les faits ; il célèbre la vie et donne de l’espoir et ce, dans
un style bien à l’auteure.
Préfacé par son S.E.M.
Jobst Von Kirchmann, ancien Ambassadeur de l’Union Européenne en Côte d’Ivoire,
il dira ceci : « Depuis quelques années, la migration irrégulière
vers l’Europe prend de l’ampleur et ce fléau n’épargne pas la Côte d’Ivoire.
(…) Sans dévoiler son intrigue bouleversante, je trouve que La promesse illustre parfaitement cette
réalité, dont j’ai pu me rendre compte en discutant avec d’anciens ministres,
qui ont pu regagner la Côte d’Ivoire grâce à un projet financé par l’Union
européenne et mis en œuvre par l’OIM (Organisation internationale pour les
migrations). Engagée aux côtés de
l’Etat ivoirien, l’Union européenne ne peut que soutenir et encourager les
initiatives à sensibiliser aux dangers de ce phénomène, y compris à travers
l’art et la littérature. A vous qui allez lire ce roman, je souhaite qu’après
lecture, vous puissiez à votre tour sensibiliser vos familles, amis, collègues,
voisins, contre ce fléau qui brise des destins et endeuille des familles… »
Après Douleur intime et Alya, Fatou Diomandé nous sert La
promesse, un roman passionnant et bouleversant qui plonge et sonde les
profondeurs des maux de la société avec ses remous et ses turbulences pour
extraire l’essentiel même de la vie, dans l’unique perspective d’un monde
meilleur.
C’est ce livre qu’elle a
d’ailleurs présenté à la 12ème édition du Salon international du
livre d’Abidjan (SILA), tenu en mai 2022, au Palais de la Culture de
Treichville.
L’autrice est Educatrice
Spécialisée de formation. Elle exerce depuis plusieurs années dans les
établissements sociaux et milite dans des ONG d’aide à l’enfance et aux
personnes défavorisées.
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