L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a choisi de créer une nouvelle formation politique. Les premiers intéressés frappent déjà à la porte. Mais que valent-ils ?
Laurent Gbagbo a décidé de quitter le FPI pour créer un nouvel organe de lutte politique. Laissant le parti aux mains de son ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, désormais devenu son adversaire.
« J’ai proposé, et cela a été accepté par le Comité central, de quitter le FPI et de laisser à Affi N’Guessan, qui est venu prendre en otage notre parti que nous avons créé avec la sueur et les emprisonnements », a-t-il déclaré lors d’une rencontre le mardi 10 août 2021, avec les partis membres de la plateforme Ensemble pour démocratie et la souveraineté (EDS).
Dans la perspective des prochains combats politiques, l’ex-président de la République cherche à élargir ses bases électorales grâce à des nouveaux alliés. Il a donc invité tous ceux qui se reconnaissent dans son combat à se joindre à lui pour la mise sur pied d’un nouveau parti politique.
Un appel qui a trouvé un écho favorable auprès de Koné Mebra David, président du Rassemblement populaire pour la patrie (R2p). « Nous avons décidé de suivre le président Gbagbo parce qu’il est avant tout, celui qui nous a inspirés à faire la politique. Il est à cet effet notre référent politique. Il incarne la tête de notre combat depuis des années », révélait-il à 7info.
Bien avant le président du R2p, Gervais Coulibaly a mis son parti, Cap-Uni pour la démocratie et le développement (Cap-UDD), à la disposition de son “patron“ Laurent Gbagbo. Cet administrateur civil, retourné à la fonction publique exerce une fonction qui est incompatible avec celle d’homme politique.
Quant à Stéphane Kipré, de l’Union des nouvelles générations (UNG), Éric Kahé, de l’Alliance ivoirienne pour la République et de la démocratie (AIRD), Danielle Boni Claverie de l’Union républicaine pour la démocratie (URD) et Anaky Kobenan du Mouvement des forces d’avenir (MFA), bien que invités à rejoindre Laurent Gbagbo dans son combat pour la reconquête du pouvoir d’État, ils ne se sont pas encore prononcés.
Que pèsent-ils réellement sur l’échiquier politique ?
Pour le docteur en Histoire Josué Sako Aba, le poids politique compte peu. « Peu importe leur poids, même s’ils ne drainent pas le monde, le simple fait qu’ils soient avec Gbagbo, cela va sûrement pousser certaines personnes à suivre Gbagbo », a-t-il confié à 7info. Et de préciser que : « Toutes ces personnes appelées sont d’anciens membres de l’ancienne mouvance présidentielle (LMP), mouvement de soutien au président Laurent Gbagbo lors de l’élection de 2010. Il est mieux d’avoir la somme des voix apportées par ces personnes, car cela pourrait faire basculer les résultats d’une élection ».
Selon Jules Konan Kouakou, doctorant en Sciences politiques à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody, la vie politique ivoirienne n’a pas connu de changement notable depuis des décennies. Elle est toujours dominée par les trois grands leaders politiques que sont Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Donc ceux qui sont en train de rejoindre l’ex-président dans son combat ne « pourront rien apporter de plus ».
« La vie politique ivoirienne est dominée depuis la mort d’Houphouët-Boigny, père de la nation par les trois grands : Bédié, Gbagbo et Ouattara. Les autres ne sont que des personnages secondaires qui n’apporteront rien de plus, car la population ivoirienne est partagée entre ces trois leaders », explique-t-il.
La naissance de ce futur parti est annoncée à la mi-septembre 2021.
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