Aka-Yaokro, village à 15 kilomètres d’Attiégouakro, chef-lieu de département, sur l’axe Attiégouakro-Angonda, vit en ce moment dans un désarroi total.
Et pour cause, depuis quelques années, du fait de l’orpaillage clandestin, il est envahi par les populations venues de la Sous-région ouest africaine et des autres régions de la Côte d’Ivoire.
Si les débuts semblaient être maitrisés, le territoire échappe au contrôle des populations autochtones qui ne savent plus à quel saint se vouer. Les derniers évènements qui se sont déroulés, dans ce village autrefois paisible, ont fini par déborder le vase.
Les populations n’en peuvent plus. Cela, les sieurs Giscard Yao Kouadio, Ferdinand Yao Yao et Assiè N’guessan Sébastien l’ont exprimé à la presse, le mercredi 5 avril dernier, dans la capitale politique, Yamoussoukro.
Venus avec leur mère qui a piqué une crise d’AVC, suite aux violents affrontements qui ont eu lieu le samedi 1er, le dimanche 2 et le lundi 3 avril dans le village, « cette vieille de plus de 70 ans n’a pu supporter, selon ceux-ci, de vivre dans une telle atmosphère... Si notre maman est malade aujourd’hui, c’est à cause des violences qui ont eu lieu dans le village avec des tirs de fusils, les gaz lacrymogènes lancés pour disperser les différents camps opposés par la gendarmerie… », ont-ils fait savoir avant de faire remarquer ceci :
« Aujourd’hui, notre village est surpeuplé, nous sommes envahis par des gens venus de divers horizons. Chaque jour, ce sont de nombreux morts du fait des éboulements. Les bagarres rangées, les violences dans le village, troublent la quiétude des parents. Nous ne sommes pas en sécurité, on ne dort plus. Voilà pourquoi nous crions au secours et appelons de tous nos vœux le Gs-Loi afin qu’ils viennent mettre fin à tout ce qui se passe dans notre village… », ont-ils appelé avant de se tourner vers le Gouvernement : « Nous demandons au président Ouattara de nous venir en aide, de venir à notre secours. Ce qui se passe chez nous est invivable. Nos enfants ne vont plus à l’école. L’école est devenue le dortoir des orpailleurs ; la prostitution, la drogue ont transformé notre jeunesse etc. Nous n’arrivons plus à aller au champ à cause des agressions que nous subissons ; la famine nous guette… », ont-ils dénoncé, relevant que depuis les faits, aucune présence d’autorités politiques et administratives n’a été observée dans ce village.
LES INQUIETUDES DE DJANGOMENOU, GBOFIA ET ANGONDA
Aka-Yaokro, village non loin de Gbofia (Village d’Allah Thérèse) et de Djangomenou, deux villages de la Sous-préfecture d’Angonda (Toumodi), ces localités partagent au quotidien la souffrance de leurs frères et sœurs du canton Nanafouè.
Cette situation désastreuse a été présentée au cours de la session du conseil régional du Bélier, tenue, hier jeudi 6 avril 2023, à la salle de mariage de la Mairie de Toumodi, au président Yéboué Pascal et au corps préfectoral conduit par le préfet de région, Germain N’guessan Kouakou, par le président de la Mutuelle de développement de Djangomenou, Maturin Konan « Nous connaissons au niveau de notre village une affluence de personnes non autochtones et il y a ces personnes étrangères qui viennent chercher des logements tard dans la nuit, alors que nous ne savons pas d’où ils viennent. Ils dorment dans les maisons inachevées. Nos jeunes se sont détournés des travaux champêtres au profit de l’orpaillage clandestin.
Alors la sécurité alimentaire est menacée au même titre que la sécurité physique des populations. Voilà pourquoi, j’ai tenu à porter l’information à la connaissance des autorités compétentes afin que quelque chose soit fait. Car l’insécurité est grandissante et nous sommes tous menacés et inquiets… », a-t-il confié. Toutes ces personnes interrogées ont appelé à la responsabilité du chef d’Aka-Yaokro, nanan Koffi N’dri Alphonse.
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