Une équipe de Fraternité Matin a rencontré le 4 juin 2024, des responsables de la Société minière d’Ity (Smi) pour comprendre ce qui s'est réellement passé. Et cela, à la suite de la pollution des affluents du fleuve Cavally.
M. Soro Tiomaga Drissa, directeur général du complexe minier qui regroupe l’entreprise Smi/Smd/Smf, a expliqué ce qui s'est passé dans la journée du 23 juin 2024, à l’origine de l’incident.
Une vanne défectueuse de l’entreprise sur la canalisation qui part de l’usine vers le Tcf, a entraîné l’écoulement d’une portion de boue avec de l’eau vers le canal de dérivation construit par l’entreprise dans le cadre de la gestion des eaux de surface.
La décantation à contact de boue est arrivée au canal de déviation qui s’étend sur 5 kilomètres en direction du Cavally.
Automatiquement, quand l’état défectueux de la vanne a été constaté, les responsables ont opéré l’arrêt d’urgence de l’usine. Ce qui a permis d’arrêter tout influent quittant l’usine vers le parc à résidus, stoppant ainsi l’écoulement de la boue dans le canal qui draine les eaux de ruissellement.
« L’écoulement est dû à la défection de la vanne se trouvant sur la tuyauterie qui draine les influents depuis l’usine vers le parc à résidus. C’est donc une défection de vanne qui est à l’origine de l’incident », a expliqué le directeur général, M. Soro.
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Une quantité estimée à 3 mètres cube d’eau de décantation et de boue a été drainé à cause de cet incident vers le canal de déviation. « Une fois l’incident découvert, nous avons procédé à l’arrêt de la source de la pollution, donc à l’arrêt de l’écoulement des influents dans la tuyauterie. Un arrêt d’urgence de l’usine a été fait. Ce qui a stoppé tout écoulement de boue et de solutions de décantation. Nous avons procédé à un raclage et à un ramassage de tout ce qui était boue et eaux de ruissellement dans la zone, pour pouvoir s’assurer que la zone a été nettoyée selon les principes », souligne M. Soro Tiomaya.
Aussitôt saisie, une équipe conjointe composée du Centre ivoirien antipollution (Ciapol) et du Laboratoire de l’Université de Man a été dépêchée sur les lieux pour apprécier et déterminer les causes de cette situation.
Des échantillons sont pris sur le canal de déviation et à l’intersection du canal de déviation avec le Cavally, juste pour s’assurer de l’état d’avancement de cette solution qui s’écoulait dans le canal de déviation.
« Dans le canal de déviation, il y avait de l’eau fluvial. Cette solution de décantation, au contact avec le canal de déviation, a eu un effet de dilution. Et nous étions convaincus que cette solution, avant qu’elle n’arrive au Cavally, sur les cinq kilomètres, il y aurait eu un effet d’atténuation de la contamination liée à cet incident », précise le directeur général, M. Soro. Qui a tenu à souligner que dans le rapport du Ciapol, il n’est nulle part mentionné la mort de poissons dans le fleuve Cavally.
Le Ciapol a prélévé des échantillonnages et l‘entreprise attend le résultat définitif de ses analyses. Parallèlement, la société minière a fait des échantillonnages qu’elle a envoyés à l’extérieur, à un laboratoire agréé au plan national, pour des analyses. « Cet échantillonnage, nous le faisons chaque jour depuis la survenue de l’incident, sur le canal de déviation et le Cavally que nous envoyons à l’extérieur », rassure le directeur général.
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